Editorial : Moteur neuf pour l’éducation !

Angelo DOSSOUMOU 20 février 2019

Une bonne formation, un avenir assuré. Celui qui vous le donne, vous a tout donné. A propos, pour l’atteinte de cet objectif à une large proportion, en amont, il y a toujours eu une structure de pilotage de la politique nationale. Conseil national de l’éducation (Cne) l’appelle-t-on. Au Bénin, c’est le moteur central qui porte le système éducatif. Evidemment, depuis des lustres, il est en panne et laisse malheureusement couler plus de cancres que de sachant-faire. Il y a donc de bonnes raisons de pousser un ouf de soulagement avec la publication, en fin de semaine dernière, de la liste provisoire des experts pressentis pour donner une nouvelle dimension au CNE.
Certes, beaucoup diront que la vieille carcasse a, par le passé, montré ses limites mais, avec un moteur tout neuf sous la main et une bonne couche de peinture sur la carrosserie, l’organe supérieur du système éducatif devrait pouvoir très bientôt redémarrer et nous conduire à de meilleures options éducatives. Mieux, jouissant d’une autonomie de gestion administrative et financière, les 24 experts en attente de confirmation auront les coudées franches pour convenablement remplir leur mission. Incessamment donc, le cocktail de personnalités sélectionnées par appel à candidature, élues et désignées par les ministères est attendu dans sa mission de veille et de coordination surtout relativement aux curricula adéquats et au niveau des enseignants. Bref, sur le terrain de l’adéquation formations-emplois, le CNE, sous sa forme d’aujourd’hui, pour ne pas dire plus outillé et carrément au-dessus des ministres de l’éducation, a tout à prouver.
Ainsi, conformément au parapluie du décret qui lui donne ses prérogatives, dès lors qu’il y aura maldonne dans le secteur éducatif, il faut s’en prendre à ce nouveau Conseil désormais habilité à donner son avis sur tous les projets, les stratégies et la gestion des ressources humaines. Et comme convenu, c’est à cet organe d’adopter, en temps opportun, les curricula de formation et les investissements qui inciteront à l’auto-emploi. A cet effet, il a son mot à dire quant au quadrillage du territoire national par des lycées techniques sans oublier la disponibilité des enseignants adaptés aux réalités du 21ème siècle et à leur mise à niveau.
Parlant de l’enseignement supérieur, il est à espérer qu’enfin, la bonne politique, pour plus d’intérêt aux recherches scientifiques et pour que les résultats ne dorment pas dans les tiroirs, soit trouvée. Sinon, de tout temps, ce ne sont pas les idées pour amorcer le renouveau de l’éducation qui ont manqué. Assises, recommandations et pourtant, le constat est là : l’application de la plupart des décisions retenues a longtemps souffert du manque de volonté politique. Conséquence, notre système éducatif traîne toujours ses tares avec son lot industriel de chômeurs qu’il produit.
Heureusement, depuis le 6 avril 2016, une vision, résolument tournée vers la compétence et l’entrepreneuriat est logée à la Marina. D’où, le CNE ne devrait, en principe, pas souffrir du soutien qu’il lui faut pour donner satisfaction aux légitimes attentes du gouvernement, des enseignants et des apprenants. Pour toutes ces raisons, ne faisons pas la langue de bois et reconnaissons que vouloir, c’est pouvoir. Mais, comme il a fallu longuement composer avec des gens qui ne savent pas faire ou faire faire aux collaborateurs ce qui est utile au développement de leur pays, les pas vers un Conseil plus fructueux ont traîné. Et voilà, nous y sommes presque, qu’on le veuille ou non, c’est à l’actif d’une Rupture décidée à faire les choses autrement.



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