Editorial : Regard sur projet à Ouèdo !

Angelo DOSSOUMOU 24 septembre 2018

Très attachés à l’habitat, des nouvelles du genre, les Béninois n’y sont jamais indifférents. Une fois de plus, avec joie et, en même temps quelques appréhensions, ils apprennent que leur pays a obtenu 20 milliards de la Boad pour la construction des logements sociaux à Ouèdo. En principe, ils devraient se dire, voilà une aubaine à ne pas rater. Car, ce projet qui tend la main au Bénin, c’est non seulement une superficie de 18,75 Ha à viabiliser mais surtout l’opportunité de 944 logements à saisir en mode location-vente. Seulement, au vu des expériences passées, je parie qu’ils sont nombreux, ces potentiels locataires-acheteurs qui attendent de voir avant de croire.
Sinon, pour les précédents projets du genre à Ouèdo, Lokossa ou ailleurs, le bilan a été catastrophique. Si ce ne sont pas les éléphants blancs qui vous pourchassent, c’est la brousse envahissant les bâtiments qui vous découragent ou, ce sont les modalités de cession qui vous font ravaler vos ambitions. Ainsi, au Bénin, nos logements sociaux, pour ceux d’entre eux exploitables et exploités, sont devenus pour certains privilégiés, des garçonnières pour les virées du week-end. Et quand, il y en a 60 de construits, à peine dix sont pris. D’ailleurs, il ne pouvait en être autrement puisque hors de portée des bourses moyennes, les logements dont l’objectif au départ est de faciliter la tâche aux moins nantis, n’ont de sociaux que de nom.
Pourtant, dans un contexte où les loyers asphyxient et que le Béninois veut son ‘‘Chez’’, cette aubaine, pour rien au monde, il ne faut la rater. Dans cette optique, en ce qui concerne le projet de 20 milliards de la Boad pour les logements sociaux à Ouèdo, le préalable, c’est d’abord l’étude du marché. Ici, après coup, il est dit logements sociaux en mode Location-Vente. Avec cette formule, j’imagine que tous les Béninois sont preneurs. Tout simplement, parce qu’au bout d’une dizaine d’années, ils savent que sans pression, ils auront réglé la facture et évacué le stress de ne pas avoir leur maison.
Sinon, inutile d’ériger des logements sociaux et de demander que le pauvre Béninois débourse en moyenne une dizaine de millions avant d’avoir la chance d’en disposer d’un. A présent, il faut procéder à toutes les études architecturales, au suivi des travaux et mettre l’accent sur la célérité dans la consommation du crédit. Une réalisation dans de bonnes conditions et des facilités aux éventuels preneurs, c’est primordial pour un écoulement rapide des logements. Plus encore, c’est une épine de moins dans les promesses du chef de l’Etat d’aider ses compatriotes à avoir un meilleur cadre de vie.
Du reste, avec l’appui de la Boad, si toutes les dispositions sont prises, c’est un point capital du Pag qui s’en va se réaliser. Et quand on sait que pour le Béninois, sa maison est l’une des choses qui lui importent le plus, la gouvernance ‘‘rupturienne’’ aura alors permis à de milliers de Béninois de réaliser leur rêve. En somme, dans un pays où la facilité de crédit est quasi inexistante, sans risque de nous tromper, on peut affirmer qu’une belle opportunité nous est offerte grâce aux 20 milliards de la Boad. Il faut la saisir et bien la saisir. Sans quoi, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Et malheureusement, au lieu des logements vraiment sociaux, nous n’aurons nos yeux que pour pleurer sur des gâchis et des gâchis de plus.



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