Editorial : Urgence pour une rentrée !

Angelo DOSSOUMOU 20 août 2018

Elles sont terminées. Les vacances gouvernementales accordées, en début du mois d’août, aux ministres pour souffler un tout petit peu et recharger les batteries sont désormais à conjuguer au passé. Adieu donc ces 18 jours plus relax et très bénéfiques pour la plupart des membres de l’équipe gouvernementale et bienvenue à la pression du travail. D’ailleurs, comme le dit si bien l’écrivain et médecin français, Jean-Christophe Rufin, « Rien n’use plus promptement que les vacances, quand elles se prolongent ». En plus, ces 18 jours ont semblé être toute une éternité pour ceux qui scrutent, chaque mercredi, les décisions des conseils des ministres.
Alors, ce jour, de plus belle, nos ministres devront avoir du plaisir à reprendre leurs activités régaliennes. S’ils ont eu un bout de temps pour se détendre et profiter de leur petite famille, à présent, ils ont, sans doute, de l’énergie à revendre. En tout cas, après un repos mérité, le tonus y est pour s’attaquer et aborder les dossiers en attente. Et Dieu sait qu’il y en a qui sont très urgents et qui n’ont même pas permis à certains ministres de jouir convenablement de leurs vacances.
A quelques semaines de la reprise des classes, sans hésiter, la priorité à laquelle est appelé à s’attaquer le gouvernement Talon, c’est les dispositions à prendre pour une année scolaire apaisée. Dans un contexte où foisonnent de nouvelles réformes à appliquer et où la tension entre les syndicats et certains ministres du secteur de l’éducation, notamment celui de l’enseignement maternel et primaire, ne faiblit toujours pas, il y a lieu, pendant qu’il est encore temps, de crever l’abcès. Dès maintenant, que chaque camp sache à quoi s’en tenir et qu’il n’y ait pas de quiproquo.
Sinon, l’erreur à ne pas commettre, c’est d’attendre les dernières minutes pour colmater les brèches. C’est dire que pour le volumineux dossier « Education », il n’y a plus de temps à perdre. Et ça n’étonnerait personne, qu’après la rentrée gouvernementale, le président Talon et ses ministres consacrent une attention particulière aux derniers réglages pour une rentrée apaisée.
L’autre priorité gouvernementale qui demande autant d’engagement, c’est l’application stricte de la décision du Conseil des ministres relative à l’ultimatum fixé au 31 août 2018 aux praticiens de la santé. A cette date, ils devront clairement choisir entre continuer avec le secteur public ou se consacrer entièrement à leur clinique. Théoriquement, jusqu’à nouvel ordre, tous les Béninois doivent s’en tenir à cette décision. Ce qui signifie que, coûte que coûte, elle doit être respectée et qu’au sommet de l’Etat, il y a des responsabilités à assumer. Car, je parie que si le gouvernement n’y prend garde, il s’en trouvera des praticiens qui feront tout pour jouer les prolongations. Et donc, sans complaisance, il faut les décourager et pour ça, le suivi d’un gouvernement requinqué doit être à la hauteur du défi.
Seulement, dans un pays qui, vaille que vaille, tient à s’extirper des profondeurs du sous-développement, tous les dossiers sont urgents. Mais, il y en a qui ne peuvent attendre et qui, inévitablement, doivent se poursuivre pour la relance de l’économie nationale. En plus clair, avant tout, Talon et ses ministres sont attendus sur le terrain de la lutte contre l’impunité et sur celui de l’assainissement des finances publiques. C’est son cheval de bataille et de retour des vacances, les Béninois ne demandent qu’à se délecter de ses galops dissuasifs et répressifs.



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