En toute sincérité : A la merci des domestiques

Moïse DOSSOUMOU 15 septembre 2017

Elles sont quasi incontournables. Le recours aux domestiques est presque systématique dans la plupart des ménages. Si certains peuvent s’en passer, d’autres, par contre, n’ont pas d’autre choix que de recourir à leurs services. Les jeunes couples notamment qui ont des enfants en bas âge et qui ne peuvent bénéficier de l’assistance continue des grands-mères sur une période relativement longue se résignent à engager une domestique. Le besoin est encore plus prononcé lorsque les deux parents, pour des raisons professionnelles, passent toute la journée hors de leur domicile. Ne pouvant laisser les enfants à la maison tout seuls, ils se retrouvent dans l’obligation de confier leurs progénitures et leurs biens à une employée de maison. Devenues très prisées, les domestiques se font rares et il faut être chanceux pour tomber sur des modèles.
Pour la plupart, ce sont des jeunes filles ou jeunes dames provenant de milieux défavorisés qui se retrouvent dans la peau de domestiques pour une raison bien précise. Soit, ce sont des apprenties en fin de formation, soit ce sont des désœuvrées qui désirent faire du commerce. Dans ces cas, elles font ce job pour mobiliser le capital nécessaire au démarrage de leurs activités. Soit encore, ce sont des jeunes filles envoyées en ville par leurs parents pour capter des ressources afin de venir en aide à la grande famille restée au village. Du jour au lendemain, elles se séparent de leurs proches pour s’occuper en principe du mieux-être d’autres ménages supposés nantis ou à l’abri du besoin. Mais par la force des choses, selon les événements et surtout selon les individus en présence, les domestiques se retrouvent dans un mauvais rôle.
Ainsi, et cela est bien souvent du fait des hommes, ces employées de maison deviennent des causes de déstabilisation des couples. Voulant coûte que coûte satisfaire leur libido, certains hommes les transforment en esclaves sexuelles, avec ou sans leur consentement. Tard dans la nuit ou en l’absence de la maîtresse de maison, la domestique se détourne de son cahier de charges pour devenir l’amante du chef de famille. Ce jeu malsain dure le temps nécessaire jusqu’à ce qu’ils soient pris la main dans le sac ou jusqu’à ce que le scandale éclate. Et là, bonjour les dégâts ! Si certaines réussissent à se préserver des assauts sexuels des mâles, elles ne sont pas pour autant à la hauteur des attentes. Les enfants dont l’éducation leur est confiée de fait sont maltraités ou négligés. Il y a aussi les voleuses professionnelles qui font tout pour gagner la confiance de la maîtresse de maison afin de mieux la dévaliser.
Il est utile de mettre l’accent sur le cas des arnaqueuses qui, de mèche avec les supposées agences chargées de leur trouver des clients, font de courts séjours dans les ménages. Au cours d’une année, la même domestique peut faire le tour de 5 à 6 ménages. Un prétexte est toujours trouvé pour justifier leur départ. A chaque fois, ce sont les couples éprouvés et désorientés qui rétribuent les agences en question et se lancent par la même occasion dans une nouvelle quête. Mais, fort heureusement, il y a des domestiques qui proposent leurs services de bonne foi. Bien que n’étant pas nombreuses, elles font leur job avec conscience et dévouement. Heureux sont les couples qui les croisent sur leur route. Elles sont des oasis dans un désert.



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