En toute sincérité : A qui la faute ?

François MENSAH 25 juillet 2014

Il est fréquent de constater avec désarroi que des femmes plus ou moins dociles et serviables se transforment en épouses paresseuses et extrêmement négligentes dès que le désir de vivre aux côtés de l’homme aimé est assouvi. Sinon, comment comprendre certaines attitudes indignes d’un couple ? Avec une déconcertante habitude, certaines familles deviennent ainsi le lieu de prédilection de la saleté et se transforment en gite pour les microbes et les autres vecteurs de maux dont souffrent souvent les enfants. Les rares compères de ces habitués du désordre savent à quoi s’en tenir. Se boucher les narines et faire semblant d’oublier les odeurs nauséabondes et quasi insupportables qui étouffent les visiteurs qui s’aventurent chez les amis de l’insalubrité, voilà en réalité le lot quotidien de ceux qui rendent visite à ces couples pas comme les autres. Et puisque l’habitude est une seconde nature, le caractère peu accueillant et assez insalubre du domicile conjugal ne dérange plus certains amoureux indignes. Les habits des enfants sont naturellement sales et personne ne semble en faire une réelle préoccupation. Monsieur peut se parfumer avec sa sueur sans que madame ne s’en offusque. L’haleine fétide et le manque de propreté du conjoint ne gênent également pas l’épouse à qui l’on ne devrait point rappeler que l’hôpital ne doit pas se moquer de la charité. Sinon, n’est-il pas curieux que de vulgaires maris se soucient peu de l’éternel et très puant accoutrement d’une femme qui ne fait aucun effort pour les attirer en changeant souvent d’apparat. Bien au contraire, le caractère brut de l’épouse sale et négligente constitue pour certains goujats une autre sorte d’attraction. Le chroniqueur s’est souvent étonné de croiser des farfelus qui se complaisent dans l’indigence sanitaire et l’indolence vis-à-vis de l’hygiène minimale qui devrait les obliger à arranger leur domicile et à prendre soin de leurs rejetons. Jean Paul Sartre nous apprend pourtant que chaque homme doit inventer son chemin quand Cesbron révèle à nos consciences que seuls les superbes savent préférer ce qu’ils choisissent puisque n’importe qui est capable de choisir ce qu’il préfère. A chaque être de choisir alors sa moitié afin de tomber sur un partenaire complémentaire qui pourrait l’aider à effacer ou réduire ses défauts. Un homme sale et amnésique ne saurait donc s’acoquiner avec une femme sans hygiène et insouciante devant le grabuge régulièrement semé à la maison par l’époux indélicat et les enfants aux attitudes de phacochères. Au finish, je me demande à qui la faute, lorsque le domicile conjugal devient une porcherie et que le manque d’hygiène s’érige en règle d’or chez des enfants insouciants qui se complaisent dans un milieu insalubre. Doit-on jeter la pierre à l’épouse insalubre ou au père sans rigueur ? La question reste posée puisqu’il s’agit visiblement d’une responsabilité partagée.



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