En toute sincérité : Abomey-Calavi, attention danger !

François MENSAH 18 décembre 2013

La grande commune d’Abomey-Calavi est depuis plusieurs années le repaire par excellence de redoutables malfrats. Le phénomène a pris une ampleur considérable en cette fin d’année et depuis quelques semaines, les hors-la-loi sont sans pitié. Les disciples de Lucifer frappent sans distinction de classe sociale. Les dernières victimes dont les agressions ont été rendues publiques ne sont pas des moindres. Les sans foi ni loi n’y sont pas allés du dos de la cuillère. Le président de l’Ong Alcrer a failli passer de vie à trépas après avoir été victime d’une lâche attaque à mains armées. Le garde du corps du ministre de la justice a également été agressé par de vils individus non encore identifiés. Pendant qu’on en parle, le nombre de motos volées ne se compte plus au quotidien. Pire, les braquages et les vols à mains armées sont légion. Le peuple béninois a d’ailleurs vécu avec stupeur et émoi, dans un passé récent, les viols collectifs commis sur plusieurs créatures féminines de la commune. Le comble, c’est qu’un collectionneur d’ossements humains s’est fait démasquer récemment dans l’un des nombreux arrondissements de l’une des communes les plus peuplées du pays. Les nombreux crimes crapuleux restés impunis dans les zones non éclairées des multiples quartiers de la commune de Calavi n’ont pas fini de susciter la frayeur au sein des habitants qui ne savent plus à quel saint se vouer. Et pourtant, il existe des forces de sécurité publique dans la République et plus précisément dans la commune d’Abomey-Calavi. Il serait donc facile voire légitime d’accuser les corps habillés qui sont chargés de veiller sur les populations. Toutefois, comment peut-on demander à un peloton qui peut à peine couvrir un quartier de sécuriser toute une commune. En réalité, il se pose un véritable problème de moyens parlant de sécurité dans les nombreuses cités dortoirs qui se sont érigées dans la commune au fil des années. Tenez, pour une si grande commune qui abrite plus de six cent cinquante mille habitants, il n’y a qu’un seul commissariat central. Un commissariat qui plus est sérieusement démuni. Le matériel roulant vétuste peut à peine traquer des malfrats qui sont parfois mieux équipés que le peu d’éléments dont dispose les rares commissariats et brigades de la commune. Le comble c’est que la seule commune de Godomey à elle seule occupe une superficie qui surpasse celle de nombreux arrondissements de la commune. Son érection en commune à part entière pose malheureusement problème à cause notamment des querelles entre autochtones et certains intérêts politiques. Mais cela ne devrait pas suffire pour que les autorités baissent les bras face à l’insécurité galopante qui s’est emparée de la commune. Les habitats poussent comme des champignons et les immeubles sortent de terre chaque jour. En d’autres termes, le nombre d’habitants s’accroît au fil des semaines et grossira de façon considérable puisque Abomey-Calavi est en pleine urbanisation. De grandes cités dortoirs telles que Godomey, Cocotomey, Glo-Djigbé, Hèvié, Houèdo pour ne citer que celles-ci doivent disposer d’un commissariat digne du nom et d’une brigade de gendarmerie capables de dissuader les velléités maléfiques des individus qui ne trouvent leur salut que dans la jouissance du bien d’autrui. Mieux, l’implantation de quelques unités spécialisées de la police nationale telles que les Crs, les Bac, les Raid et la brigade antigang seraient la bienvenue pour endiguer l’insécurité à défaut de l’enrayer définitivement. Il est temps que l’insécurité à Abomey-Calavi soit une priorité pour les autorités en charge de la sécurité à divers niveaux. La commune prend en effet du volume, mais son dispositif sécuritaire qui date d’une certaine époque stagne. Il faut sauver Abomey-Calavi quelques soient les moyens à mettre en œuvre. Aux grands maux, appliquons les grands remèdes. C’est une urgence.



Dans la même rubrique