En toute sincérité : Belle-mère envahissante !

Naguib ALAGBE 21 novembre 2014

Le bonheur est une quête de tous les jours et pour un couple, un certain nombre de paramètres pourraient, selon le cas, conditionner le succès de la vie à deux. Nombreux sont par exemple ces foyers qui, en dépit d’un amour sincère, peinent à trouver l’équilibre nécessaire à leur bien-être commun, à cause de cette incompatibilité évidente d’humeur, qui souvent caractérise les relations belle-mère et belle-fille. Le phénomène est courant et précipite bien de couples dans les profondeurs de l’abîme, la femme du fils, s’étant refusé toute concession, face à une belle-mère trop présente à son goût.
Dans leurs rapports, trop de non-dits, une absence totale de communication, beaucoup d’interprétations, des préjugés et bien d’autres choses ne pouvant mener que vers la cassure. Pour elle, sa belle-mère n’est ni plus ni moins qu’une étrangère, et ne peut dans ces conditions s’inviter quand et comme elle veut. Sur sa belle-mère, elle se focalise dès lors, avec comme dessein de la tenir bien à l’écart. Il se développe du coup, une antipathie naturelle et à peine voilée qui finit par obliger mémé, à sortir de ses gonds. Imaginez son amertume quand sa bru, dressée comme une vipère, lui signifia qu’elle était de trop, l’invitant du même coup à se tenir bien loin, non pas que de son fils, mais également de ses petits-enfants. Comment pouvait-elle la laisser l’éloigner ainsi de tout ce qu’elle avait de plus cher. « L’amour d’une mère pour son enfant ne connaît ni loi, ni pitié ni limite. Il pourrait anéantir impitoyablement tout ce qui se trouve en travers de son chemin », nous apprendra Agatha Christie.
Il est vrai, le mariage est censé introduire un profond changement quant à la hiérarchie des liens. Mais de là, à complètement refuser à une mère l’attention et l’affection de son fils pourrait s’avérer un drame. Ce garçon est toute sa vie et madame devrait le savoir et éviter de voir en elle l’incarnation du mal. Elle exagère peut être un peu, et vis-à-vis de son fils, se montre trop attachante. Mais il est évident que cela ne fait pas d’elle un monstre. Et s’il arrivait qu’elle ne soit pas raisonnable du tout, c’est avec beaucoup de tact et de délicatesse qu’il faut s’en défaire. Il va falloir le cas échéant bien réfléchir à la formule et tenir compte de ce qu’aux extrémités, la vertu ne s’y trouve point. Il est certes, du devoir de n’importe quelle femme, de protéger son foyer contre quiconque apparaît à ses yeux comme une menace. Mais agir pour protéger sa famille contre sa belle-mère n’est pas du tout chose aisée. C’est justement pour cela, qu’il vaut mieux éviter de la pousser à bout, afin qu’au couple, puisse rester une chance de prospérer. Elle finira certainement par comprendre tôt ou tard, si tel n’est pas encore le cas, qu’à son fils, elle a donné le cœur, mais que c’est à vous, sa compagne qu’il faut laisser le soin de le faire battre.
Faut-il le dire, les propos du genre : « ma belle-mère me saoule », « cette mégère nous persécute », « pourquoi bon sang ne nous colle-t-elle pas la paix ? », et autres, ne sont guère de nature à faciliter les choses. Alors, si vous avez une belle-mère, sachez que c’est une chance. Si elle est envahissante, c’est parce qu’elle aime son fils. Si pour ça elle vous saoule, c’est le signe qu’avec votre homme, vous n’avez aucune chance. Ce qu’il faut, c’est lui faire sa place et admettre tout simplement, comme le suggère Catherine Marchi, que vos beaux-parents « symbolisent cette partie de l’être aimé à laquelle il est difficile d’accéder… ».



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