En toute sincérité : Carrière envisagée : Héritier !

Naguib ALAGBE 31 mars 2017

Héritiers ? Ne cherchez pas loin. Par ici, ils courent les rues, et sont reconnaissables pour l’essentiel à leurs quotidiens presque identiques. En partage, ils ont une vision de la vie courte, risquée et parfois même imprécise. C’est surtout sur leur choix de vie notamment qu’il y a fort à redire. De scrupule, les héritiers ne s’embarrassent guère. Et de tout sauf d’ardeur au travail et de mérite, il faut les entretenir. Confiants en l’avenir, ils se posent rarement de questions. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, ils savent attendre. Sereins comme jamais, attendant le temps qu’il faudra. Mais qu’attendent-ils au juste ? Si ce n’est cet évènement qui ouvre matière à succession et qu’en même temps, ils repoussent de leurs vœux et prières hypocrites. Leur calme est olympien, car l’horizon pour eux, est plein de promesses. Sont-elles Illusoires ? Peut-être ! Mais, il ne faut surtout pas gâcher leur plaisir. Qui vit d’espoir, à ce qu’il parait, ne meurt jamais de chagrin.
D’ailleurs, comment ne pas avoir de l’admiration pour des gens qui pleins de certitudes, regardent le temps s’en aller. C’est à se demander s’ils savent seulement, que le temps en lui-même est incertitude, que les jours se suivent mais ne se ressemblent pas et que la sagesse enseigne qu’il ne faut rien prendre pour acquis. Ils y croient en tout cas, et c’est sûrement une bonne chose, une très bonne chose même que de ne jamais douter et d’avoir une foi solide comme une roche. Seulement, il y a une vérité qui, ma foi, est troublante et devrait nous sortir de l’attentisme et de l’assurance béate. C’est celle que les riches d’aujourd’hui sont rarement, très rarement même des héritiers, et que même s’ils l’étaient, les gens ne s’émeuvent, pour de vrai, que pour des réussites qui ont une histoire à raconter.
Mais, il arrive soit, que le rêve longtemps caressé se réalise enfin, et qu’à la tête de la fortune familiale, faite dans deux cas sur trois, de quelques terres, de quelques propriétés bâties, et peut-être d’une exploitation agricole aux pratiques tout au plus moyenâgeuses, on parvienne à se placer, quoique sans formation et sans expérience. Il aurait fallu alors, rester lucide et agir avec intelligence.
Il restera maintenant à contenir son complexe et ses élans de parvenu qui conduisent à, par exemple, froisser et maltraiter les employés ou les locataires dont on a hérité ou à négliger et abandonner, dans l’oubli, les personnes à charge. La plupart se comportent justement en parvenus et cela se sent, notamment dans leurs rapports avec les autres. Serviables à merci par le passé, certains sentent le besoin de prendre leur revanche. Et bonjour les dégâts. Puis, le revoilà un jour ou l’autre, à la case départ, l’inverse relèverait d’une sorte d’exception.



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