En toute sincérité : Galère de locataire !

François MENSAH 22 novembre 2013

En mettant hors d’état de nuire les responsables des structures illicites de placement d’argent, le gouvernement béninois croyait avoir éradiqué l’escroquerie de haut niveau sur son territoire. Hélas, c’était sans compter avec la cupidité de certains de nos concitoyens qui ont trouvé un moyen plus subtil pour arnaquer leurs contemporains. La location d’appartements et de studios, voilà la nouvelle trouvaille des escrocs des temps modernes. Pour peu qu’ils aient un lopin de terre situé à Cotonou et dans les environs, de vils individus déguisés en propriétaire de maisons s’érigent finalement en bourreaux de leurs locataires. Tenez, pour occuper un appartement d’une ou plusieurs pièces, les populations subissent les affres des spéculations fantaisistes et méchantes. Et puisqu’aucune loi ne fixe les tarifs applicables aux domiciles selon leurs dimensions respectives, chacun y va de son ressort pour imposer son coût à celui qui veut occuper le moindre espace disponible chez lui. Ainsi, pour un appartement de deux pièces qui répond à certaines normes avec notamment une cuisine, une salle de bain entièrement carrelée et un couloir, le citoyen lambda se voit obligé de débourser au minimum la somme de cinquante voire soixante mille francs CFA. Ceci, alors que les mêmes locaux se négociaient à la moitié de ces prix à une certaine époque. Pire, de soi-disant agents immobiliers n’hésitent pas à extorquer au futur locataire, des sommes équivalant à un mois de loyer. Et pendant ce temps, l’impitoyable propriétaire exige une avance de plusieurs mois avec parfois des clauses farfelues liées aux différents compteurs d’électricité et d’eau. Et chose curieuse, dans plusieurs cas, le pauvre locataire n’arrive jamais à entrer en possession de cette fameuse et cruelle avance versée en son temps lorsqu’il veut débarrasser le plancher et trouver refuge ailleurs. Des réparations fantaisistes lui sont imputées et des défalcations venues d’outre-tombe font irruption dans le règlement du contentieux entre le désormais ex propriétaire et son ancien locataire. Il n’y a souvent pas de voies de recours et comme d’habitude, c’est le locataire qui y laisse des plumes. Il n’existe malheureusement pas de réelles voies de recours pour décourager ces malotrus qui pensent qu’avoir une maison leur donne le droit de régner en maître sur ceux qui n’en possèdent point. Le mal atteint son paroxysme lorsque des vandales usent de cette parcelle d’autorité pour s’infiltrer dans la vie privée du locataire. Sinon, comment peut-on obliger un locataire à rentrer à une certaine heure ou à n’avoir qu’une seule compagne. Au finish, on peut se demander si le propriétaire est le père du locataire. En réalité, un véritable travail de fond doit être abattu par les gouvernants béninois afin de discipliner la gloutonnerie excessive de certains bailleurs. Des quidams augmentent par exemple au gré de leur gourmandise, les frais de loyer. Dans le même temps, pour des motifs incompréhensibles, des individus sans foi ni loi expulsent leur locataire. En vérité, il est temps d’arrêter la saignée en mettant en place un mécanisme de contrôle des prix fixés selon la situation géographique et les dimensions de l’appartement. A moins qu’on ne veuille que Cotonou et d’autres agglomérations de la République ne deviennent le réceptacle des sans-abri, incapables de trouver un gîte à cause de la cupidité de certains propriétaires de maison.



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