En toute sincérité : Indécrottables ingrats !

François MENSAH 22 août 2014

Nous comprenons désormais avec aisance que l’homme naît bon mais que la nature le corrompt. Il existe en effet une race d’individus dont le sinistre caractère méconnaît la loyauté et la gratitude. Tenez ! Dans leur piteuse misère, des individus peu reconnaissants se font gratuitement aidés par des amis, des frères ou des moitiés qui, malgré leurs moyens relativement limités, essayent de les secourir. Mais puisqu’il est très facile d’oublier le bienfaiteur d’hier lorsqu’un dandy plus nanti pointe son nez à l’horizon, ou lorsque la nature offre au démuni de l’époque les moyens de subvenir à ses besoins, les données changent. L’oubli des sauveurs d’un temps s’érige en tradition et l’ingratitude devient une religion chez les lâches qui occultent miraculeusement les gymnastiques faites par leurs amis d’hier et ennemis d’aujourd’hui. Comme le dirait une maxime populaire, quand la cadence change, il faut également que le danseur exécute autrement ses pas. Toutefois, un nouveau statut, une nouvelle posture devraient ils obliger les hommes à abandonner leurs anciens bienfaiteurs ? La question turlupine plusieurs contemporains qui, après avoir défendu avec ardeur leurs amis se sont retrouvés abandonnés comme de vieilles tuniques inutilisables par ceux qu’ils ont aidés à gravir les échelons. D’insignifiantes demoiselles aux allures presque bestiales ont pu trouver le moyen de se faire admirer grâce au coup de pouce d’un gros débrouillard qui, malgré ses moyens squelettiques, a pu payer le loyer, la formation et le reste des besoins de la soi-disant dulcinée. Le constat est triste, amer, révoltant et choquant. La souffrance du soupirant aux moyens plus ou moins limités permet à l’ingrate de construire son avenir et de se donner une image qui lui fait croire que l’autre n’est plus du même acabit qu’elle. C’est l’histoire du griot qui devient en un temps éclair soprano dans un conservatoire de renom. Une poche suffisamment garnie permet à cette race de rapaces de rejeter ceux qui par amour et pitié leur ont tendu la perche quand ils étaient dans le gouffre. Le pauvre type qui s’est plié en quatre pour financer les études d’une opportuniste qu’il croyait apte à tenir ses engagements peut-il contenir sa déception lorsque pour des raisons farfelues, cette dernière s’envole comme un papillon qui butine de fleur en fleur ? Plus qu’une interrogation, ce genre de situation devrait susciter un sévère réquisitoire de la société envers ces hors la loi moraux qui oublient tout de vous dès qu’ils ont tout trouvé chez vous. Et puisque celui qui veut noyer son chien l’accuse de rage, des mégères possédées par Lucifer accablent leurs malheureux compagnons de tous les défauts et leur attribuent parfois les noms d’animaux les plus détestés de la terre. Les moindres défaillances sont amplifiées et les parents et amis sont pris à témoin afin de justifier une séparation dont le réel motif se trouve en réalité ailleurs. L’innocente victime devient alors le coupable idéal, et le mari désormais cocu n’a plus rien à dire puisque la femme a déjà procédé à un lavage cérébral qui ne lui laisse aucune chance. Seulement, la nature a ses lois et nul ne devrait l’ignorer. Et comme les mauvaises habitudes sont locataires partout, sans distinction de sexe ou de race, elles se logent également dans le subconscient de certains inconscients qui, au temps fort de la galère et de la misère, gèrent une compagne patiente, mais qui dans les beaux jours découvrent subitement les défauts de ces femmes qui ont souffert avec eux durant des années. Le chroniqueur s’adresse par ailleurs aux amnésiques notoires qui oublient ceux qui les ont aidés à atteindre le niveau supérieur dès qu’ils franchissent un palier acceptable dans leur administration. En toute franchise, un homme ne doit jamais oublier ceux qui lui ont permis de se retrouver sur un arbre car sa descente sera brutale si ces derniers le lâchent. Réfléchissons avant d’agir. Avis aux ingrats !



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