En toute sincérité : L'indispensable entente !

François MENSAH 18 juin 2013

Les derniers développements de l’actualité nationale ont montré qu’entre magistrats béninois et policiers, l’eau est dans le gaz. Pourtant, ces deux corps qui concourent à l’harmonie au sein de la nation sont condamnés à s’entendre. Cela suppose que ces maillons complémentaires d’une même chaîne doivent en principe éviter la surenchère de part et d’autre. Imaginez par exemple, une République sans police, que feront les magistrats ? Seront-ils en mesure d’arrêter les hors-la-loi et les malfrats qui courent les rues ? Dans le même temps, la police peut-elle fonctionner sans les magistrats qui sont censés juger ceux que les forces de l’ordre mettent aux arrêts ? C’est dire simplement que les deux entités sont dans l’obligation de mettre la balle à terre. La paix des braves s’impose entre policiers et magistrats qui sont dans l’obligation de coopérer à cause de leur complémentarité. La haute hiérarchie policière a d’ailleurs fait œuvre utile pour la nation en acceptant de déférer devant le juge d’instruction. Les juges qui en son temps prenaient le refus pour un affront peuvent désormais comprendre l’appel de pied des policiers. Comme le dirait Honoré de Balzac, oublier est le grand secret des existences fortes et créatrices. Il serait sans doute impératif d’oublier les antécédents et de se concentrer sur la nécessité de faire la paix. La paix des braves serait donc la bienvenue entre ces deux corps de la République. La loi reste et demeure un instrument de régulation dont on ne saurait se départir. Nul ne saurait donc être au dessus de la loi. C’est ce que les forces de l’ordre au plus haut niveau ont sans doute compris en décidant de répondre à la convocation des juges. Remettre la monnaie de la pièce pourrait s’avérer utile voire nécessaire puisque l’une des parties a déjà fait le pas. Par ailleurs, les hommes en toge ne doivent pas trop tirer sur la corde au risque de la casser. La loi est sans pitié et s’applique à tout le monde. Seulement, dans certains cas, la loi peut s’approprier une flexibilité salvatrice pour les relations entre la police et les magistrats. Les garants du respect du droit ont certes les armes en main pour sévir, mais ils peuvent revoir la donne et éviter que la loi ne soit trop dure. En définitive, les policiers et les magistrats doivent fumer le calumet de la paix afin d’assurer à la justice un meilleur fonctionnement. Charles de Gaulle disait à juste titre que face aux grands périls, le salut n’est que dans la grandeur. Oublier certaines rancœurs et mettre de l’eau dans le vin, voilà l’indispensable solution à cette équation à laquelle les juges et les flics sont confrontés. Et s’il y a une seule chose que les justiciables souhaitent dans cette actualité qui bien évidemment ne peut pas les laisser indifférents, c’est tout simplement que policiers et magistrats s’entendent et renouent avec leur excellente collaboration. Le peuple ne leur demande pas plus.



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