En toute sincérité : La carte Holo !

François MENSAH 11 juin 2013

Sans surprise, le Professeur Théodore Holo succède à Me Robert Dossou à la présidence de la Cour constitutionnelle. Le brin de suspense s’est vite effrité. L’éminent juriste est porté sur le précieux piédestal de la Haute Juridiction et prend du coup rendez-vous avec l’histoire. Cette consécration véhicule ses propres certitudes. Le choix de l’illustre enseignant, éternel symbole de la fierté nationale, valide une évidence : Holo tient son rang.
L’élection du président de la Cour constitutionnelle offre un enjeu qui alerte la nation et fait mouvoir la politique. L’avènement de Holo n’a pas dérogé à la tradition. Et cet homme a des arguments pour justifier son nouveau statut et être digne de son destin. Sa qualité intrinsèque ne tolère aucun doute. Mieux, l’ancien ministre qui a servi avec loyauté son pays incarne une certaine intégrité et un charisme qui font de lui une personnalité qui bénéficie d’un profond respect de la part de ses concitoyens. Comme le dit un vieux dicton, à bon vin, point d’enseigne. L’élection de Théodore Holo est la manifestation la plus heureuse du sacro-saint principe de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Beaucoup le voyaient déjà à la tête de la Cour en 2008, ce qui répondait à une logique malheureusement retardée par les impondérables de la politique. Il est clair qu’un vent de préjugé soufflera sur les atouts de Holo, mais il détient la clé de son futur bilan à la tête de l’institution. Son expérience dans l’équipe de Robert Dossou constitue inéluctablement une garantie sur le plan de la capacité à gérer certains enjeux majeurs tels que les scrutins d’envergure à l’image de l’élection présidentielle.

Le nouveau président de la haute juridiction n’est pas en terrain inconnu. En réalité, l’élection du professeur Holo est un signe qui sauve dans une certaine mesure la crédibilité de la Cour après des nominations controversées qui avaient mis à mal la crédibilité de l’institution. Des nominations qui ont semé le doute dans l’esprit des Béninois. Loin d’être un novice, il est plutôt un homme du sérail. Toutefois, d’énormes responsabilités pèseront sur les épaules de la troisième personnalité de la République. Les multiples soubresauts de l’actualité politique et l’épilogue de certains feuilletons judiciaires ont fait tache d’huile sous le mandat de Dossou. C’est une évidence que le peuple attend du nouveau président de la Cour des vertus comme l’impartialité et le professionnalisme. C’est dire que Théodore Holo est placé devant ses responsabilités.

L’histoire retiendra de son passage à la tête de la prestigieuse institution, l’œuvre qu’il aura accomplie. Il a certainement le choix entre la confirmation des espoirs générés par sa crédibilité et la déception des attentes de ceux qui croient en ses compétences, en son intégrité et en ses qualités. Théodore Holo a l’opportunité de rentrer dans l’histoire en faisant de son séjour à la tête de la Haute juridiction, un mandat basé sur la fiabilité des décisions et la crédibilité de ses membres. Il a d’ailleurs les compétences requises, l’expérience nécessaire, les qualités intellectuelles qu’il faut pour aller accomplir sa mission à bon escient. C’est un secret de polichinelle que d’affirmer que le peuple attend du nouveau président de la Cour constitutionnelle des signaux forts, susceptibles de ramener l’assurance pour les Béninois qui doutent et désespèrent de la justice constitutionnelle. De toutes les façons, les jeux sont faits, Théodore Holo et les autres sages ont les cartes en main pour réaffirmer l’engagement de la Cour au profit de la démocratie et des acquis de la conférence nationale.

Sur le chemin du nouveau président de la Cour se dresse l’épineuse question de la révision de la Constitution du Bénin. Affaire à suivre.



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