En toute sincérité : La charrue devant les bœufs !

François MENSAH 21 novembre 2013

Le gouvernement béninois a récemment sollicité l’appui de la Banque ouest africaine de développement (Boad) pour obtenir des financements dont l’importance n’est plus à démontrer. De nombreuses infrastructures routières pourraient, en effet, grâce à cette ambitieuse initiative, connaître leur réalisation. Une volonté affichée du gouvernement et de son chef qui, si elle se concrétisait au bout du rouleau, doit abréger les peines des populations. C’est dire donc qu’en prenant la mesure des choses, Boni Yayi a sans doute vu juste. Des axes essentiels tels que la route qui relie Parakou à Djougou et l’axe qui permet de rallier Comé à Lokossa font partie de ces investissements non négligeables pour lesquels la Boad est sollicitée. Evidemment, le gouvernement béninois ne saurait injecter des fonds dans des investissements inutiles.
Mais voilà que des maires se sont empressés d’organiser des meetings de remerciements vis-à-vis du chef de l’Etat. Qu’à cela ne tienne ! La vérité, la sincérité, l’amitié, la solidarité et la fraternité envers les administrés sont autant de vertus qui devraient guider les propos des décideurs locaux dont le seul leitmotiv devrait être la sauvegarde des intérêts de la collectivité. Or, dans ce cas précis, rechercher un financement ne veut pas dire qu’on en a obtenu. Par ailleurs, l’obtenir ne veut pas dire systématiquement que les infrastructures seront réalisées. Le chroniqueur croit d’ailleurs savoir que les élus locaux n’ignorent pas que les procédures sont souvent longues.
Ce qui devrait, en principe, empêcher les maires de duper leurs administrés en leur faisant miroiter des réalisations qui ne sont pas forcément acquises. Avant de se réjouir trop tôt, certains élus doivent se souvenir que sans l’autorisation de l’Assemblée nationale, de nombreux projets peuvent facilement s’écrouler tels des châteaux de cartes. Les vendeurs d’illusions n’ont qu’à reprendre leur bâton de pèlerin et aller à la recherche de nouveaux marchés pour leurs communes au lieu d’emberlificoter leurs administrés avec des projets qui sont loin d’être réalisables. Comme le dirait l’adage, un tien vaut mieux que deux tu l’auras ! Chères populations, tenez le pour dit, car le gouvernement négocie, mais rien n’est précis !



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