En toute sincérité : La saison des escrocs !

François MENSAH 27 décembre 2013

S’il existe une période de l’année qui sourit aux escrocs, c’est celle qui marque la célébration d’événements majeurs. Et sans joindre la comparaison à la raison, il n’y a pas de doute que la fin de toute année remet sur orbite les vils individus tapis dans l’ombre. Certains disciples de Satan n’hésitent pas à user de subterfuges parfois très ingénieux pour gruger d’honnêtes citoyens. Les plus malins ont un flair qui défierait celui des grands arnaqueurs du siècle. Les cousins de Bernard Madoff et de Guy Aplogan sont hélas disséminés aux quatre coins du pays. Pire, il n’y a véritablement pas d’indices qui permettent d’identifier ces apprentis sorciers. Les disciples de Lucifer ont hélas plus d’un tour dans leurs maléfiques besaces. Et dans tous les domaines possibles, ils redoublent d’imagination afin d’amasser le maximum de gain facile possible. Des promotions dites de fin d’année permettent par exemple à des citoyens sans foi ni loi d’écouler des produits dangereux dont la capacité de nuisance n’est plus à démontrer. Des boîtes de conserve avariées envahissent ainsi les marchés. Et à la faveur de la misère et de l’euphorie de cette période de grande effervescence, certains de nos concitoyens deviennent moins méfiants et peu exigeants. Ceci au prix de leur santé et de celle de leurs proches. La vérification de la date de péremption de produits achetés à vil prix n’étant pas l’apanage des consommateurs du terroir, il arrive souvent que des festins se terminent en queue de poisson avec à la clé de violentes coliques qui peuvent parfois entraîner la mort. Il en est de même pour ces boissons en boîte qui datent de l’époque de Crésus et qui, à la fin de chaque année, troquent leur sinistre manteau de stock invendu contre celui d’empoisonneur de naïfs consommateurs qui ne vérifient pas toujours les dates de péremption des produits qu’ils avalent. De nombreux amateurs de bière se retrouvent par exemple dans un coma profond. Ces malaises d’origine toxique s’apparentent d’ailleurs à des crises éthyliques. Faute de précautions, des amis de ‘‘la gratuité’’ s’embarquent dans des festins au cours desquels on s’empoisonne plus qu’on ne se nourrisse. De la pâte alimentaire dont on ignore les conditions de conservation, aux tomates pourries qui ont répondu à l’appel des funestes hottes d’un jour, les plus gloutons s’en mettent plein la panse au risque de succomber à une fatale intoxication. Ceux qui veulent s’offrir un nouveau look, sont quant à eux les proies privilégiées des faussaires. Les coquins et véreux commerçants se procurent des accoutrements de fortune et viennent les revendre à des prix qui font le sextuple du prix normal. A beau mentir qui vient de loin, dit un dicton. Il suffit en effet qu’un escroc déguisé en habilleur conseil brandisse un vulgaire polo de Ralph Laren fabriqué au Togo, nous fasse passer le vêtement contrefait pour l’une des dernières trouvailles mondaines à Paris, Londres, New-York ou Abidjan, pour que de nombreux hurluberlus se ruent dessus sans aucune vérification préalable. Pendant ce temps, les barons de la contrefaçon et leurs complices se frottent les mains. Dans les jours à venir, l’habit acheté avec satisfaction devient l’objet d’une monstrueuse déception. Le modèle qui, selon le vendeur, est unique en son genre commence par courir les rues au grand dam de l’acheteur qui, curieusement, retombe plusieurs fois dans les pièges de ces espiègles qui n’ont d’yeux que pour les clients visiblement passifs et qui encaissent sans la moindre plainte. Ce jeudi, sur le parc automobile de Dantokpa, c’est un pauvre individu qui s’est fait passer des vessies pour des lanternes. Après avoir acheté des bijoux scintillants, le bonhomme a dû constater avec amertume un quart d’heure plus tard que ce qu’il prenait pour de l’or était devenu plus sombre que l’arrière de la marmite qui sert à cuire sa pitance de tous les jours. C’est cela aussi la magie de la contrefaçon. Chers concitoyens, méfiez-vous donc de ce qu’on vous propose en cette période sensible. Tout ce qui brille n’est pas de l’or, tenez-le pour dit.



Dans la même rubrique