En toute sincérité : La séparation en question

François MENSAH 10 mai 2013

Il y a de cela plus de deux décennies, le chroniqueur entendait un prêtre dire à deux mariés qu’ils vont s’unir pour le meilleur et pour le pire. Des années plus tard, l’homme assista impuissant à la séparation des deux tourtereaux de l’époque devenus ennemis aujourd’hui. Ainsi va la vie. De nombreux couples poussent comme des champignons et se cassent au fil du temps. Les hommes et les femmes qui se sont follement aimés se haïssent terriblement au point d’oublier les bons moments passés. En réalité, le divorce a pris l’ascendant sur l’union. De nos jours, il est difficile de parier sur la durée de vie d’un couple. Plusieurs paramètres entrent en jeu lorsqu’il s’agit de juger les anciens amoureux qui finissent par se dire au revoir. Des faits sensibles et compréhensibles peuvent parfois expliquer le manque d’harmonie entre deux personnes qui se sont jurées fidélité et amour en toutes circonstances. Peut-on par exemple en vouloir à un cocu qui répudie sa femme après avoir découvert ses aventures extraconjugales ? Que peut-on reprocher à une épouse désespérée qui n’arrive plus à supporter les frasques d’un mari ivrogne comparable à une éponge ? Que dira-t-on d’un homme qui se rend compte que son épouse veut attenter à sa vie pour lui arracher ses biens ? Peut-on condamner l’honnête citoyen dont la compagne ne fait pas d’enfants après plusieurs années d’union ? Ces quelques interrogations en disent long sur les raisons qui peuvent pousser l’un des conjoints à abandonner le cocon familial pour se sentir mieux ailleurs. Malheureusement, il y a des faits qui font pitié et qui méritent une profonde réflexion. Tenez par exemple, il existe des épouses, des concubines, des compagnes ou des fiancées qui abandonnent leur soit disant prince charmant dès que la situation financière de ce dernier se dégrade. Par ailleurs, des hommes ingrats, lâches et amnésiques délaissent leurs épouses au motif que cette dernière n’a plus de chance à leurs yeux. Gustave Flaubert disait à ce titre qu’"à un certain âge, les deux bras d’un fauteuil vous attirent plus que les deux bras d’une femme ". A la recherche de nouvelles conquêtes, les vieux amoureux n’hésitent parfois pas à tisser des liens étroits avec des demoiselles qui auraient pu être leur fille ou leur petite fille, créant ainsi un véritable déséquilibre social. Il faut reconnaître que certains critères ne plaident pas en faveur de ces femmes qui ne s’arrangent pas pour apporter une dose de nouveauté au sein de leur couple. Rabougries, fanées, indésirables et dénuées de toutes initiatives, des vieilles peaux apportent de l’eau au moulin de leurs époux frivoles et avides des sensations nouvelles. En toute sincérité, le divorce s’impose parfois. Lorsque l’homme attentionné que vous avez connu autrefois devient un bourreau insupportable ou que la femme douce de la belle époque se transforme en mégère indécrottable et incorrigible, la séparation s’avère parfois utile voire indéniable. Je m’en arrête là car, les exemples sont légion. Le chroniqueur ne saurait faire l’apologie de la séparation des couples puisque cet acte grave engendre parfois des drames aux conséquences inestimables. De nombreuses études ont en effet prouvé que les enfants qui grandissent dans un couple stable, formé par leurs deux parents biologiques s’épanouissent mieux que ceux qui se retrouvent dans des entités mixtes ou avec un des deux géniteurs. Le divorce est source de nombreuses difficultés que la société n’arrive pas souvent à résoudre. Des enfants maltraités, des garnements égarés, des progénitures révoltées deviennent par la suite des espèces dangereuses pour la société. Pour avoir été traumatisés par la séparation de leurs parents et la maltraitance des nouveaux compagnons du parent qui a hérité de leur garde, de nombreux enfants ont une scolarité perturbée et parfois ratée. Le choc qu’un enfant reçoit en apprenant que ses parents se séparent ne s’efface jamais de sa mémoire. C’est une cicatrice indélébile qui pousse d’ailleurs certains à mépriser les principes de la vie en société. En attendant de dire adieu aux amours, les conjoints doivent réfléchir plusieurs fois et penser aux enfants puisque ces derniers n’ont pas demandé à naître. Prendre du recul pour un temps et revenir à de meilleurs sentiments s’avère également important puisqu’en quittant sa moitié, l’homme ou la femme est obligé de repartir à zéro avec quelqu’un qui pourrait lui faire voir le double de ce qu’il a rejeté. De toutes les façons, la séparation est une épreuve qui doit faire l’objet d’une profonde réflexion avant son option. C’est du moins ce que je pense.



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