EN TOUTE SINCERITE : Le développement avec les locaux !

François MENSAH 28 mars 2013

Le peuple béninois a longtemps cru qu’il y a des mécènes qui veulent son bien et sont prêts à développer le pays à sa place. Cette façon de voir les choses a dressé le lit de la mise en place d’une politique basée sur l’accroissement de difficultés liées à la création et à l’installation des entreprises locales. Les investisseurs nationaux croupissent en effet sous le poids des pressions fiscales énormes et des complications liées à leur implantation sur le territoire national. S’il est vrai que les affaires ne reposent pas sur des sentiments comme le dit Honoré de Balzac, l’Etat béninois doit néanmoins repenser sa politique vis-à-vis des opérateurs locaux. Ces derniers qui génèrent des centaines voire des milliers d’emplois ont le droit d’exercer dans des conditions favorables au développement de leurs activités. Afin de ne pas donner raison à Jean Audiberti qui croit savoir que la plus grande couardise consiste à éprouver sa puissance sur la faiblesse d’autrui, le gouvernement béninois doit corriger le tir et permettre aux nationaux de tirer leur épingle du jeu.
Les étrangers ont certes des compétences que des autochtones n’ont pas, mais leurs performances souffrent de certaines contestations. Les expatriés investissent pour faire des profits et rapatrier par la suite leurs gains chez eux. En revanche, les nationaux sont le plus souvent tentés de réinvestir au bercail. Cette attitude devrait à elle seule suffire pour motiver une politique d’encouragement des opérateurs économique du terroir. L’Etat doit prendre ses responsabilités en donnant un coup de main aux initiatives locales capables de sortir le pays de la catégorie des Nations les moins avancées de la planète. Ces braves citoyens de la République méritent d’être remerciés pour leur sacrée contribution au développement du pays. Rendez à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César, nous enseignent les Saintes écritures. Si les Béninois veulent construire une société de développement, ils ont intérêt à ne pas mettre des bâtons dans les roues de leurs compatriotes qui ont émergé dans le milieu des affaires. Bien au contraire, le succès de ces remarquables citoyens devrait inspirer d’autres Béninois et constituer pour l’ensemble de la République un surcroit de motivation dans sa quête de développement.

Les valeureux investisseurs sont légion et leurs œuvres multiples. D’où la nécessité de les accompagner. Fort heureusement, le gouvernement béninois l’a visiblement compris depuis quelque temps. L’équipe dirigée par Boni Yayi multiplie en effet les rencontres avec les opérateurs économiques locaux. Le chef de l’Etat n’hésite d’ailleurs pas à associer le patronat et les hommes d’affaires les plus influents à la résolution des problèmes de la cité. L’abondance de biens ne nuit pas comme le dit l’adage. Le président Yayi était justement aux côtés des membres du Conseil national du patronat pour réfléchir sur les difficultés énergétiques auxquelles ses concitoyens sont confrontés depuis peu. En agissant de la sorte, le gouvernement béninois a franchi un grand pas, mais il peut mieux faire. Boni Yayi et ses collaborateurs doivent encourager les initiatives des nationaux car, aucune nation ne peut se développer grâce à l’unique apport des étrangers. Le succès de nos investisseurs doit être une fierté. Au lieu de rougir de jalousie devant la réussite de leurs compatriotes, les Béninois doivent participer à leur épanouissement qui aura inéluctablement des retombées positives sur les autres citoyens de la République. Il y a en effet dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser comme l’écrivait Albert Camus. Le soutien aux opérateurs économiques nationaux est un inévitable devoir pour l’Etat, car cela constitue la seule clé du développement. Au dernier jour, on ne vous demandera pas ce que vous avez su mais ce que vous avez fait. Parole de Jean Gerson. Boni Yayi ne doit guère l’oublier car l’histoire retiendra son nom. C’est une implacable vérité.



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