En toute sincérité : Le dilemme des Fcbe

François MENSAH 7 mai 2013

Les derniers développements de l’actualité politique ont fait transparaître dans la famille cauris, une certaine fissure. Les Forces cauris pour un Bénin émergent sont depuis plusieurs mois en proie à des querelles internes qui suscitent des interrogations au sein des méandres politiques locaux. Le dernier événement en date n’est pas étranger à la multitude de divergences d’opinions qui minent l’écurie du président de la République. Nul n’est censé ignorer que la désignation du président du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée a été source de conflit interne entre deux membres influents des Fcbe que sont les députés Sacca Lafia et Hélène Aholou Kèkè. Cette querelle entre partisans de la même coalition devrait naturellement interpeler les consciences des observateurs avertis de la classe politique. Il est vrai que la langue et les dents sont appelées à se télescoper dans leur cohabitation quotidienne. Seulement, cet énième épisode fait suite aux éternels déchirements entre députés, ministres et élus locaux de plusieurs localités pour le contrôle des fiefs. La querelle de leadership pour la présidence du Cos Lépi est en réalité un fait révélateur de ce que pourrait être l’après Boni Yayi.
Les quiproquos entre élus de la même liste montrent en réalité à quel point les Forces cauris pour un Bénin émergent s’apparentent, dans une certaine mesure, à un tigre en papier qui pourrait s’écrouler dès le prochain coup de vent. Et cette rafale peut provenir du départ du patron des cauris de la Marina. A l’instar de leurs aînés de l’Union pour le Bénin du futur (Ubf), les colistiers de l’alliance Fcbe s’exposent peut-être à un éclatement de leur groupe politique. Faut-il rappeler qu’à la fin du mandat du Général Mathieu Kérékou, le tout puissant regroupement politique Ubf qui a fait trembler toutes les chapelles politiques au Bénin a disparu mystérieusement comme le fit El Hadj Omar dans les grottes de Bandiagara. Les nombreux signes de division étalés sans cesse par les partisans du chef de l’Etat ne donnent pas un bon exemple pour la consolidation de l’union des partisans du changement et de la refondation. Le chroniqueur a finalement le sentiment que chacun prêche pour sa paroisse. Les lieutenants de Boni Yayi pensent désormais à leurs intérêts individuels en attendant que cette union qui les unit autour du locataire de la Marina ne s’effrite après son départ du pouvoir. C’est du moins ce que laissent entrevoir les querelles de clochers, les frustrations et les coups bas qui font l’actualité au sein de la majorité présidentielle. Les partisans de Boni Yayi se regardent visiblement en chien de faïence avant l’échéance fatidique des élections présidentielles de 2016. Les Forces cauris pour un Bénin émergent ne sont, sans doute, pas loin de subir le même sort que l’Union pour le Bénin du futur. Les alliances formées autour des chefs d’Etats n’ont apparemment pas une durée de vie conséquente au Bénin. Nous n’avons pas la prétention de prédire l’avenir des Fcbe mais les faits nous confortent dans notre position. Les Forces cauris pour un Bénin émergent sont peut-être en sursis. Le temps nous édifiera.



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