En toute sincérité : Le pays va mal, l'éternel slogan

François MENSAH 8 mai 2013

Tous les jours que Dieu fait, mes concitoyens entonnent le même refrain. Le pays va mal, c’est ce qui se dit régulièrement. Or, à y regarder de près, cette pensée devrait être battue en brèche. Le Bénin est un pays de service qui mise essentiellement sur les recettes générées par le Port autonome de Cotonou et le coton. En vérité, au Port de Cotonou communément appelé poumon de l’économie nationale, les recettes douanières augmentent. Dans le même temps, les chiffres de la campagne cotonnière ont pris de l’ascendant sur les performances de l’année écoulée selon les chiffres officiels du gouvernement. Par ailleurs, le nombre d’agents recrutés dans la fonction publique s’accroît constamment. Au niveau de l’enseignement supérieur, les universités poussent comme des champignons aux quatre coins du pays. Les salaires tombent également à temps. Le chef de l’Etat voyage en outre au moins dix fois par semestre. Le taux de croissance du pays est de son côté porteur d’espoir. Tous ces paramètres poussent le chroniqueur à se demander ce qui ne marche pas finalement pour que le Bénin s’apparente à une République de plaintifs. Véritablement, il est difficile de savoir ce qui ne va pas réellement dans le pays. Pourquoi mes citoyens se plaignent avec autant de facilité et trouvent que leur malheur est dû à une certaine catégorie de personnes ? Les gouvernants sont pointés du doigt comme s’ils avaient commis tous les péchés d’Israël. Il est vrai qu’ils ne sont pas exempts de reproches mais, on ne saurait faire reposer tous nos malheurs sur leurs têtes. Ils sont loin de s’apparenter à Atlas qui porta sur ses épaules le poids de la terre. Est-ce alors une trouvaille pour distraire l’opinion publique et se réfugier derrière les faux fuyants ? Cette interrogation vaut sans doute son pesant d’or. En toute sincérité, chacun doit revoir sa copie en reconnaissant tout d’abord que chaque citoyen a sa part de responsabilité. Tenez par exemple, les entreprises privées qui exercent dans la téléphonie mobile et qui payent des redevances à l’Etat se portent apparemment bien alors que Bénin télécoms qui est la firme nationale est en difficulté. Par ailleurs, la Sbee qui ne vend pas à crédit et la Sonacop qui vend avant de racheter doivent se poser des questions puisque malgré leurs multiples avantages, leurs caisses sont tout le temps en souffrance. Il faut prendre conscience des difficultés et agir au lieu de les subir en attendant que la manne ne tombe du ciel un hypothétique matin. François Guizot disait à juste titre que le monde appartient aux optimistes car, les pessimistes ne sont que des spectateurs. Il faut un véritable changement de mentalités et comme le signale William Shakespeare, toutes les choses sont prêtes lorsque l’esprit est prêt. Il y a un devoir indéniable qui oblige mes compatriotes à repartir sur de nouvelles bases. La curieuse attitude qui consiste à tout rejeter sur les autorités s’apparente en effet à une fuite de responsabilité. Or, un peuple qui fuit ses responsabilités est un peuple qui refuse de grandir.



Dans la même rubrique