En toute sincérité : Les signaux de l’hémicycle

Angelo DOSSOUMOU 19 octobre 2016

Le feu vert des parlementaires à l’Exécutif a mis du temps pour virer à l’orange ! Depuis lundi à l’ouverture de la session budgétaire, le gouvernement de la rupture est averti. Bourrés de couleuvres au cours de ces six derniers mois par des ministres réfractaires aux questions écrites et d’actualité, les députés exigent l’attention due à leur honorabilité et exhibent l’arme de la riposte. Le président Adrien Houngbédji l’a dit urbi et orbi. « Le temps du répit est maintenant révolu ». Et si la deuxième personnalité a ressenti le besoin de taper du poing sur la table malgré la proximité affichée d’avec le chantre du Nouveau départ et surtout la saine attitude pour se faire pardonner l’erreur de casting à la présidentielle de 2016, c’est qu’il y a forcément des contrariétés et un début de malaise.
La météo relationnelle entre l’Exécutif et le législatif en cette fin du sixième mois de la gouvernance Talon est détestable. La preuve, harassés de se faire marcher sur les pieds, les députés et leur président Adrien Houngbédji sortent enfin les muscles. Devant le peuple qu’ils représentent, les responsabilités sont vite situées. Dame rumeur ne dira plus que les ministres n’ont pas eu tout le temps pour s’imprégner des dossiers et servir à la représentation nationale, des réponses pertinentes aux préoccupations exprimées. Au Palais des gouverneurs, les appétits voraces pour les commissions d’enquête et les interpellations ne tiennent plus devant l’adaptation interminable à la nouvelle donne politique.
A moins que cela ne soit un simulacre de partenaires politiques ou un ‘‘pin pan’’ mal inspiré à la Yayi-Nago, très vite, l’Exécutif doit descendre de sa tour d’ivoire et donner à l’Assemblée nationale tout le respect qui lui est dû. Fondés par le droit au vu de la Constitution et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la menace des députés n’augure rien de bon. Elle peut faire des dégâts. Alors, ou l’Exécutif corrige le tir ou, elle peut s’attendre à ce que la colère des parlementaires rejaillisse sur des projets de lois et la précieuse promesse de réformes politiques et institutionnelles. C’est un secret de polichinelle. Pour encore un peu plus de quatre ans même s’il tient à son mandat unique, le président Talon aura forcément besoin de l’adhésion totale des parlementaires. Houngbédji peut s’enorgueillir et fredonner : « Le répit est révolu ». C’est à l’Exécutif de jouer franc jeu et de comprendre qu’on ne badine pas avec le respect et la bonne entente entre les institutions.



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