En toute sincérité : Ma marâtre, cette mégère…..

Naguib ALAGBE 30 octobre 2015

Ce n’est pas un secret, les couples de nos jours tiennent de moins en moins devant les choses de la vie, ses aléas et ses contradictions. Ce qui propulse le divorce au rang de phénomène en vogue et consacre l’expansion des familles recomposées. Elles sont donc légion, ces familles dont la femme du père n’est pas la mère des enfants, ou l’inverse. Conséquence, des rapports généralement pas très normaux, entre parents et enfants, ou devrait-on dire, entre les enfants de l’ex et la femme du père. La femme du père justement, celle qu’on a vite fait d’appeler marâtre, a bien souvent manqué le coche quant à la gestion de ses relations avec ses beaux-enfants. Le fait est qu’un homme qui se remarie après un divorce et qui a la garde des enfants, s’il n’y prend garde, il mettra en berne sous les manigances de la nouvelle femme sa tendresse pour la postérité.
La nouvelle mère elle, n’a de cesse de s’en plaindre, soupçonnant parfois ces âmes innocentes de la jalouser parce que manipulées par leur mère, qui n’est autre que l’ex de son mari, donc, une coépouse en puissance. Conséquence, un climat tendu en permanence, et des enfants sur la sellette. Il se trouve que la belle-mère frustrée de l’opposition de ses beaux enfants, devant ses élans de maternité, instaure naïvement un bras de fer qui plonge directement la famille dans une sorte de chaos. Il lui est en effet difficile de concevoir le partage du rôle maternel avec la vraie mère, et c’est là que survient le drame. Elle se voit plutôt dans la peau d’une mère en bonne et due forme et
cette ambition se heurte à différents obstacles. Le premier est le regard négatif de la société qui réprouve la prétention de la nouvelle à usurper la position légitime de l’autre. Le second est que la relation mère-enfant est une relation à deux et il ne suffit pas d’aimer les petits comme une mère, une vraie, pour que le lien s’établisse automatiquement. Bien sûr, avec les tout-petits, les choses sont plus simples car ils sont en demande. Il est donc courant que la belle-mère soit appelée « maman » par les enfants de quatre ans ou moins. Avec des adolescents, l’affaire est moins simple car à cet âge où le problème est de s’autonomiser, montrer de l’attachement est parfois difficile et la réponse à l’attitude trop paternaliste de la belle-mère peut avoir manqué d’élégance. Il est clair que pour les enfants, la situation est loin d’être aussi simple qu’on l’imagine, notamment, quand naît un conflit de loyauté avec leur mère. Parfois, c’est la belle-mère trop pressée de les avoir dans sa poche, qui finit par tout faire rater. Ses efforts infructueux, elle conclut à l’ingratitude et manifeste sa frustration le plus souvent par un désintérêt. Or il est clair, qu’à vouloir aller trop vite et en brûlant les étapes, elle ne leur laisse pas le temps nécessaire pour l’accepter, vu qu’en tout début, ses attentions sonnent faux et peuvent produire l’effet inverse. Il faut prendre le temps de "créer" une relation authentique. Soyez vous-même et regardez comment les choses se mettent en place progressivement avec les uns et les autres. La clé consiste à chercher à harmoniser au mieux en tenant compte des différentes parties en jeu. Préserver en tout état de cause les enfants de manière à les accompagner au mieux dans leur construction.



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