En toute sincérité : Mes parents ont dit !

François MENSAH 23 mai 2014

De nombreuses personnes se retrouvent confrontées au dilemme lié au choix d’une carrière professionnelle lorsqu’elles achèvent le cursus scolaire. Et le plus souvent, ce calvaire est d’autant plus difficile lorsque les géniteurs ont une forte implication dans la décision qui devrait orienter le choix de leur progéniture. Ainsi, parce que monsieur est un brillant avocat, il veut forcément que son rejeton lui emboîte le pas. Il faut donc que le jeune étudiant oriente sa formation universitaire vers une carrière judiciaire. Les médecins n’hésitent pas souvent à demander à leurs progénitures de prendre la relève. Le père a manié le bistouri durant plusieurs décennies, le fils doit également apprendre à dialoguer avec les seringues et les comprimés. Pour certains, c’est une obligation. C’est leur option qui doit passer. C’est ce que dit le père ou ce que désire la mère qui doit faire office de choix de carrière pour l’enfant. Et à ce niveau, des parents qui se trouvent aux antipodes du réalisme abusent de leur autorité pour imposer aux fruits de leurs entrailles des métiers qui ne sont point faits pour eux. Tenez, comment peut-on expliquer l’entêtement d’un géniteur qui oblige son enfant à faire des études de médecine alors que ce dernier a la phobie des matières scientifiques. Envoyer un candidat de cet acabit en faculté des sciences de la santé équivaut naturellement à un suicide académique. Et pourtant, certaines personnes ne le comprennent pas. Leur obstination n’a pas d’égal. Monsieur a décidé que son fils sera notaire ou comptable, il faut qu’il le soit. Or, rien ne prouve que le bonhomme que l’on pousse vers une profession qui ne lui est pas forcément destinée puisse tirer son épingle du jeu. En réalité, l’envie de faire de son enfant un cadre remarquable dans un domaine que l’on admire n’est pas une mauvaise chose en soi. Seulement, doit-on forcer les choses et obliger l’enfant à s’exercer dans un domaine qui n’est pas véritablement le sien ? Cette question vaut son pesant d’or puisque de nombreux échecs universitaires sont dus à l’orientation forcée des étudiants. Les exemples sont légion et les faits parlent d’eux-mêmes. De nombreux étudiants mordent la poussière en faculté de médecine parce qu’ils n’ont pas les aptitudes requises pour affronter les matières prévues dans leur filière. Leurs parents ayant insisté pour qu’ils se confinent dans les amphithéâtres réservés aux futurs docteurs en médecine, ils s’y frottent et s’y piquent malheureusement. En toute sincérité, doit-on obliger un enfant à choisir sa filière d’études à l’université ? Visiblement non. Il est vrai qu’un haut cadre expert dans son domaine et fier de sa carrière ne peut que souhaiter perpétuer la tradition et voir un des siens lui emboîter le pas afin que sa famille puisse inscrire en lettres d’or son nom dans l’histoire. Mais ce n’est pas pour cela qu’il faut forcer les choses et mettre Paul à la place de Pierre. Il faut du réalisme et du tact pour permettre aux enfants d’opérer un choix de carrière raisonnable. C’est le plus important.



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