En toute sincérité : Opposition au mariage !!

Naguib ALAGBE 23 octobre 2015

‘’Vous deux ? Jamais. Même pas en songe. Il fallait y penser avant d’être allée plus loin. Tu le veux, alors tu devras choisir. Considère que tu n’as plus un père, tu n’appartiens plus à cette famille. Patati patata.
Décor planté. Bienvenue dans l’univers des mariages impossibles. Les parents ne démordent pas. Solidement arc-boutés sur leurs préjugés, les géniteurs s’érigent en arbitres et spéculent sur les motifs qui étouffent dans l’œuf, par principe, un quelconque projet de mariage entre leurs progénitures respectives.
L’un défend à sa fille de s’allier à tel garçon de son choix, et invoque l’incompatibilité religieuse. Un autre exhibe l’argument tout aussi saugrenu de la région de provenance. Un troisième parent s’agrippera à une vieille querelle historique ayant opposé les patriarches de leurs familles respectives.
Le paquet des vetos est infiniment extensible, et l’on peut ainsi voir deux tourtereaux promis à une vie heureuse, conjurer leur projet nuptial, malgré eux, et en raison du rouleau compresseur déployé par l’un ou l’autre des capricieux beaux-parents pour verrouiller la voie du bonheur aux amoureux.
Ils sont de nombreux couples ainsi assignés à lézarder les murs, et obligés de renoncer à concrétiser leur rêve de vivre ensemble, pour le devoir d’obéissance qui a rang de culte, dans bien de nos pays, sous les tropiques.
Mais lorsque l’autorité parentale se mue en autoritarisme et tend à régenter jusqu’aux sentiments, elle interpelle la société sur le domaine de la liberté individuelle et du libre arbitre dans les choix de vie qui engagent d’abord, l’individu.
Quand la dictature des parents ne s’accommode pas du minimum de liberté qu’il convient de maintenir et respecter chez leurs progénitures, ce sont parfois des drames qui se nouent à petits feux et explosent un jour, sous la forme d’une tragédie qui peut emprunter jusqu’à l’option du suicide.
Il est du devoir des parents de protéger leurs enfants contre les conséquences pressenties d’un choix douteux. Et l’expérience accumulée peut consacrer leur capital d’intuition, surtout quand on sait que l’amour est aveugle, et peut bien souvent aveugler les êtres passionnés portés par un sentiment irrationnel sur un petit nuage.
Cependant, Mettre tout en œuvre pour faire échec à un mariage n’est pas forcément pour l’opposant, la bonne posture. C’est donc qu’à ce devoir de protection qui pourrait incomber au parent, il y a bien évidemment des limites claires, des bornes inviolables. Et c’est bien assez pour le parent d’apporté au concerné les éléments qu’il juge nécessaires, pour éclairer son choix. Il n’en demeure pas moins, que c’est à lui que revient le dernier mot. Et si d’aventure, il persistait dans son choix, il vaut mieux s’y faire pour ne pas verser dans la passion. Leur tenir rigueur c’est refuser de comprendre comme l’autre l’aurait déploré, a quel il est important même dans les plus petites choses de la vie, de choisir par soi-même. D’ailleurs il faut croire que la pire décision de toutes, c’est celle que l’on n’a pas prise.



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