En toute sincérité : Parole en l’air !

Naguib ALAGBE 15 décembre 2017

Sur nos maux, penchons-nous y ! Et l’un des plus importants, qui mine notre temps, est sans conteste, le non-respect de la parole donnée. La question est donc, combien risquons-nous de passer pour naïf, rien que par la malencontreuse idée de faire confiance. En voilà un mot, justement. Confiance ! Que peut-elle encore signifier aujourd’hui ? Jadis, on était comme dans un autre monde. Du temps où la parole pouvait encore compter au titre des fondamentaux de la société, le monde était alors, tout ce qu’il n’est pas aujourd’hui. Pour les anciens, la parole était tout, y compris l’égal de l’homme. Et à une personne absente, sa parole pouvait lui substituer et même l’engager. En ce temps-là, sourcilleux, étaient les gens sur le respect de la parole donnée. Et, tout homme qui ne respectait pas sa parole était considéré comme un sous homme. Du coup, refuser de croire était la pire des humiliations. On ne pouvait donc, sans raison valable, se permettre de douter de l’autre. Ne pas croire, c’était frustrer.
Nombre de querelles ou de rivalités pouvaient naitre de là. Toutes ces choses qui, de nos jours, pourraient faire pouffer de rire.
Qui diantre encore, se soucie de respecter la parole donnée. C’est tout sauf quelque chose. C’est rien du tout en fait. Pour s’en convaincre, Il n’y a plus qu’à voir nos héros. Ils sont, pour la plupart, champions dans la ruse. C’est comme tous ces cybercriminels qui, çà et là, se bombent le torse. Indéniablement, ce sont, pour bon nombre, des héros. Car, ce qui compte, c’est ce qu’ils ont. Ce que nous tous cherchons, et qu’eux autres peuvent avoir, sans grand effort. C’est d’ailleurs, le plus important par ces temps de vache maigre. Il faut bien survivre et, tous les moyens sont bons. C’est dire donc que, cette faim ambiante en est certainement pour quelque chose. Elle devrait expliquer, en partie, nos valeurs en perte et cette décadence de la parole donnée.
Par ces temps où, croire c’est se suicider, s’interroger devient inévitable. Alors, où va cette société sans loyauté aucune ?
D’aucuns diront, peut-être à raison, qu’elle court à sa perte. Car, si au commencement n’est plus la parole, si la parole cesse d’être Dieu, et si la parole n’est plus avec Dieu, alors, le monde court inexorablement dans l’abîme. Il ne nous reste donc plus à retenir « qu’Il y a l’or et toutes sortes de perles, mais la chose la plus précieuse ce sont les lèvres instruites ». Et reconnaitre pour dire, comme Guillaume SORO, cet homme politique Ivoirien, « la stabilité du monde tient au respect de la parole donnée entre les hommes… ». Comme quoi, la parole est tout, sauf légèreté. Elle est éternelle.



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