En toute sincérité : Planifier le Bonheur !

Naguib ALAGBE 4 août 2017

Deux mômes, trois au plus, nul doute que cela reste dans les limites du raisonnable. Mais, que quatre ou cinq soient perçus, comme sortant de l’entendement n’est pas tout à fait vrai non plus. En fait, de nombre d’enfants, chacun y va selon ses convictions. Mais, il y a une constante cependant, c’est que soient bannis les excès. C’est donc, qu’à la question de savoir combien d’enfants faut-il avoir pour faire bien, on risque d’avoir autant de réponses que de personnes interrogées. Et pourtant, on est assurément là, devant un sujet des plus prisés de l’époque contemporaine. Là-dessus, il n’y pas d’abri possible contre les intrusions. La preuve, même des personne infécondes, jusqu’à preuve de contraire, se sont permis des libertés de vue sur la fécondité de tout un continent.
Exactement, comme le font la bande de désœuvrés tapis dans nos quartiers en Afrique, à l’égard de leurs voisins. Et assurément, c’est ne pas en faire qui vous expose le plus. Le couple devient la risée du quartier et la famille en veut à la femme. Un peu comme si elle enfreignait les lois de la féminité. Comme si, grosso modo, l’identité d’une femme reposait entièrement sur l’utilisation qu’elle fait de son utérus. Et si jamais, elle devait se faire assister médicalement et que cela se savait, elle devra là encore, en répondre devant les proches et la société.
Pourtant, il ne suffit pas d’en faire, pour s’affranchir des commentaires désobligeants et intrusifs. Désormais, vous devez répondre de combien vous en avez. Faites-en un, par exemple, et arrêtez-vous là. Cela vous évitera seulement de répondre à la question : quand allez-vous faire un enfant ? Mais, en lieu et place, il faudra répondre à ‘’Et le deuxième c’est pour quand ? Un peu comme si, dans l’esprit des gens, il était inimaginable de ne souhaiter avoir qu’un seul enfant.
Maintenant, que vous en avez deux, il faudra faire attention à leur sexe. Parce que sinon, attendez-vous à ce que les gens vous parlent immédiatement du troisième enfant, alors même que le deuxième n’est même pas encore né : "Et tu n’aimerais pas avoir une petite fille après ?". Certes, ceci n’est pas aussi grave que de ne pas en faire du tout. Mais, il y a tout de même là, un problème sur lequel vous risquez une interpellation sociale.
Mais, attention à ne pas en faire plus de deux non plus. A trois et plus, on devient une famille nombreuse, et on est guère, cette fois encore, à l’abri de remarques portant soit sur votre égoïsme soit sur votre irresponsabilité.
Mais de toutes, la plus idiote et la plus saugrenue des réflexions, consiste à lier le nombre d’enfants à faire, au nombre de chiffres auquel fait appel votre compte en banque.
N’est-ce pas complètement taré, que de penser qu’on peut en faire mille quand on tutoie le milliard ou ne jamais rêver d’en faire, parce que trimant avec son petit job d’agent de sécurité privé à Cotonou pour ne pas stigmatiser ?
Après, seul compte le bonheur des uns et des autres. La question se pose cependant, de savoir comment est-ce possible, pour un humain, d’en faire plus que de nécessaire, pour après les regarder impuissants, se débrouiller quotidiennement et à qui mieux mieux, avec des crampes de l’estomac ? Sauf peut-être à s’interdire le bonheur….



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