En toute sincérité : Prime à la débauche !

François MENSAH 7 mars 2014

Un vieux dicton nous apprend que l’habit ne fait pas le moine. Mais au fil du temps, l’homme a compris que son accoutrement pourrait avoir une influence sur son entourage et sur l’image qu’il projette dans la société. Seulement, certains de nos contemporains semblent n’en avoir rien à cirer avec leur apparence et les conséquences de leurs différentes tenues sur le voisinage. Sans exagérer, avouons qu’il y en a qui poussent le bouchon très loin. Les lieux les plus sacrés sont pris d’assaut par des bandes d’adolescentes narcissiques et de vieilles peaux qui refusent de lâcher l’affaire. Les églises, les temples et autres lieux de culte se sont curieusement transformés en points de chute pour ces créatures qui ne trouvent leur salut que dans le port de vêtements dont l’insolence est à peine voilée. Finie l’époque des longues jupes évasées et des foulards discrets. Les minijupes et les petites robes ont déjà pris le pouvoir. Il n’y a quasiment plus d’interdit. Tous les coups sont permis. Et au jeu des tendances, l’indécence défie l’élégance et la décence est rangée au placard. Il faut le voir pour le croire, n’est-ce pas ? Et pourtant, le phénomène est bien réel. Le chroniqueur s’est amusé à arpenter les alentours de certains lieux sacrés un dimanche et il ne fut point déçu. Le pauvre en a vu de toutes les couleurs. Déçu, interloqué, choqué et bien amer, le curieux individu a été royalement servi. Des demoiselles venues d’un autre monde ont envahi les églises avec, figurez-vous, une incompréhensible envie de taper dans l’œil du premier venu. Il y en avait même qui n’arrivaient pas à tenir sur les talons kilométriques qu’elles se sont imposées pour la circonstance. Pire, des gamines décolorées, à la peau meurtrie par des produits cosmétiques toxiques s’offrent le vilain privilège d’étaler leurs jambes. Des jambes qui, ma foi d’honnête homme, feraient vomir de dégoût tout citoyen normal. Mais chose curieuse, celles qui s’adonnent à ces abominables crimes vestimentaires se considèrent comme des personnes tout à fait normales. Mieux, elles estiment que les autres, celles qui s’habillent plus ou moins décemment sont des êtres ringards qui auraient bien pu faire leurs preuves au Moyen-âge. Certaines de nos sœurs ne se tracassent point. Un dessous appelé taille basse suffit à faire l’affaire. Avec les fesses à moitié dehors et des déhanchements hors normes, ces fidèles assez particulières sont aux anges quand arrive l’heure de la communion. C’est avec une fierté à peine voilée que ces gamines confondent les allées des églises avec les planches de défilés de mode. Qu’à cela ne tienne, les plus futées arrivent volontairement en retard pour attirer le regard de l’assemblée. Et tout ceci se passe sous le regard de Dieu, Dieu qui n’en demandait pas autant. Charles Baudelaire devrait certainement se retourner dans sa tombe. Les faits semblent lui donner raison dans une certaine mesure, lui qui s’étonnait de voir les femmes dans les églises puisqu’il s’est toujours demandé quelle conversation elles pouvaient tenir avec le père céleste. Que dire également de ces étonnantes personnes qui débarquent dans les hôpitaux dans des accoutrements qui pourraient plonger les malades dans un profond coma ? Mademoiselle atterrit dans les locaux de l’hospice avec un parfum agressif et une tenue très peu appropriée qui ferait l’affaire pour un strip-tease ou une soirée sexy. D’autres oublient quant à elles que le bureau n’est pas fait pour tester les charmes ou déclencher l’opération « séduction à tout prix ». La poitrine presque dehors et les jambes à peine voilées, des secrétaires zélées et des frivoles excellent dans l’art de provoquer leurs collègues. Elles seront les premières à parler de harcèlement sexuel plus tard. J’aurais été juge ou procureur que je les inculperais pour incitation au viol, excusez du peu. En définitive, si l’habit ne fait pas le moine, il permet de l’identifier. Il serait à juste titre utile de connaître les limites de la folie vestimentaire. Cela nous épargnerait bien de cette agression visuelle dont nous sommes souvent victimes au quotidien.



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