En toute sincérité : Quand les machines pleurent !

François MENSAH 28 novembre 2013

La République du Bénin a décidé d’apporter un plus à son agriculture en acquérant des machines dignes du nom. La mécanisation de l’agriculture est à ce titre devenue le leitmotiv du gouvernement. Il fallait donc s’attendre à une mécanisation de l’agriculture locale qui devrait être accompagnée par l’utilisation de matériels adéquats dont l’efficacité ne devrait souffrir d’aucune contestation. La révolution verte annoncée avait visiblement pris son envol. Mais les fruits n’ont malheureusement pas tenu la promesse des fleurs. Le constat est plutôt amer. A défaut de servir d’instruments de développement de la filière agricole au Bénin, les fameuses machines acquises à coût de milliards sont devenues des éléphants blancs voire des châteaux érigés en Espagne. En réalité, les équipements dont il est question n’ont jamais joué leur rôle. De Parakou à Banikoara en passant par Djougou et environs, plusieurs localités du pays souffrent du manque cruel d’efficacité des machines agricoles qui devaient servir de soutien aux paysans disséminés aux quatre coins du Bénin. Les équipements destinés à améliorer les conditions de production des agriculteurs béninois ne sont finalement plus rentables. Leur rôle est plus ou moins indéfinissable puisque la plupart de ces outils ont trouvé refuge dans les Carder et même parfois au siège des municipalités. Résultat, le coton tarde à décoller au moment où les cultures vivrières ne jouissent d’aucune crédibilité en matière d’influence au plan national et international. C’est désormais une priorité pour le pays. Il faut inéluctablement associer des acteurs clés du domaine à la relance de l’agriculture. Il est tout simplement énervant, révoltant et inacceptable que la République se moque des misères de ceux qui ont cru à une certaine époque que leur salut viendrait du coton et de certaines autres filières en vue sur le plan de l’agriculture sous nos cieux. Les réalités d’une certaine époque ont déserté le forum devant la furie des vérités actuelles. Les machines agricoles qui étaient destinées à asseoir la domination de l’agriculture sur l’économie locale doivent retrouver leur place dans la cité et renaître de leurs cendres. L’heure est à la construction et non à la destruction. Les machines agricoles auront vécu ; seulement, le but pour lequel elles ont été acquises ne doit guère être occulté. Le lourd investissement de l’Etat ne doit plus partir en fumée. Il est temps qu’une véritable politique de gestion et d’utilisation des fameuses machines soit d’actualité afin de prouver au peuple qu’il n’y a pas eu trop de bruits pour rien.



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