En toute sincérité : Querelle de sexe !

François MENSAH 21 février 2014

Le fait paraît banal, mais il reste d’actualité. Le sexe d’un enfant n’échappe guère aux appréhensions de certaines personnes. Pour une question de fille ou de garçon, de nombreux couples se retrouvent parfois dans une situation assez complexe. Et le plus souvent, ce sont les hommes qui rejettent systématiquement l’enfant du sexe non désiré. La pression familiale aidant, certains n’hésitent d’ailleurs pas à affubler leur partenaire de tous les noms lorsqu’elle ramène dans le cocon familial un enfant dont le sexe n’est pas celui désiré par la majorité de la collectivité. Et dans la plupart des cas, la naissance successive de filles suscite un regard plus ou moins réprobateur de la part de l’homme ou de sa famille envers la pauvre génitrice. Les plus extrémistes en arrivent même à côtoyer une autre femme car selon eux, leur compagne est visiblement faite pour « fabriquer » des filles et non mettre au monde de futurs bras valides qui peuvent perpétuer la génération. Le chroniqueur en connaît même qui accusent leurs épouses d’être à l’origine de la procréation d’enfants de sexe non voulu. Et pour avoir par exemple mis au monde plusieurs filles, de pauvres dames sont stigmatisées et maltraitées. Pire, elles sont souvent rejetées par leurs belles-familles et traitées comme de vulgaires potiches par des maris incongrus qui n’ont finalement rien compris de la science et de ses réalités. C’est à croire que la femme a le pouvoir de décider du sexe de ses rejetons. C’est ainsi que plusieurs farfelus se plantent et passent à côté de la plaque en prenant de nouvelles épouses qui parfois répètent les mêmes gestes que leurs « rivales ». Arrivées dans la famille pour enfin offrir à l’homme un enfant du sexe désiré, elles finissent souvent au placard comme celle qui les ont précédées. Humiliées et blessées dans leur amour propre, ces pauvres créatures sont victimes d’une injustice dont elles ne sont pas génitrices. En réalité, certaines personnes n’ont pas idée de l’indécence de leurs désirs lorsqu’elles s’entêtent dans leur envie d’avoir un enfant de sexe masculin ou féminin. Les plus insensés poussent hélas le bouchon très loin. La semaine écoulée, c’est un quadragénaire qui en était à son quatrième mariage qui se désolait de constater avec amertume que son énième dulcinée venait de lui faire un enfant de sexe féminin. L’idiot n’a malheureusement pas trouvé de solution intelligente pour régler sa situation. Il a purement et simplement confié son destin à un obscur charlatan. Et comme d’habitude, le lugubre vendeur d’illusions, lui a extorqué des fonds en promettant de régler son cas. Il l’achèvera certainement comme bien d’autres avec à la clé la déception, la désillusion, la consternation et l’affliction. Et comme le font certains abrutis, notre cher monsieur pointera d’un doigt accusateur certains vieillards de sa famille à qui il imputera le fait que ses différentes épouses soient incapables de lui donner des enfants de sexe masculin. En toute sincérité, certains de nos contemporains oublient que l’enfant est une créature innocente qui n’a jamais demandé à naître. Et justement à ce titre, il faudrait éviter de mêler ces pauvres gamins aux superstitions liées à leur sexe. C’est du moins le moindre mal qu’on puisse leur faire. Il est en effet inadmissible et incompréhensible que de grands inconscients puissent refuser d’assumer la paternité de leurs enfants parce que ces derniers sont d’un sexe qu’ils n’auraient pas voulu. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, ce genre d’attitudes court les rues dans nos cités. Et c’est bien dommage.



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