En toute sincérité : Rêvons d’une école des beaux-arts !

Landry Salanon 11 novembre 2016

S’il est un art auquel on accorde peu d’intérêt dans la culture béninoise, c’est bien l’art contemporain. Malgré les efforts des artistes contemporains, les différents gouvernements qui se sont succédé n’ont rien fait pour mettre en place une politique de promotion des créations artistiques. D’aucuns diront que l’art contemporain béninois est à l’âge de la maturité. Certes, l’art contemporain a beaucoup évolué au Bénin, mais sa situation suscite encore de sérieuses inquiétudes.
Après cinquante-six années d’indépendance, cet art semble ne pas sortir des sentiers battus, et ce, malgré les innovations enregistrées. Pis, l’utilité de l’art contemporain n’est pas perçue par les Béninois. L’art contemporain apparaît dans la conscience collective comme un métier réservé aux partisans du moindre effort.
C’est vraiment déplorable. Surtout quand on sait que la plupart des artistes sont autodidactes. Les artistes sont formés sur le tas. Et pour cause, le Bénin ne dispose pas encore d’une école d’arts.
Malgré cela, la plupart des artistes contemporains béninois s’illustrent sur la scène internationale. Ils réussissent pourtant à faire valoir leurs performances dans les fora, lors des expositions, des festivals et des initiatives culturelles internationales. Ils sont même réputés être parmi les plus productifs et plus créatifs de la sous-région. S’il existe une école des beaux-arts, l’apport de l’art contemporain au développement du Bénin sera considérable.
Au-delà de la beauté et de l’originalité des créations artistiques, les artistes jouent un rôle crucial que la société a du mal à apprécier. De plus, les autorités ont toujours attendu qu’ils reçoivent une consécration au plan international avant de les considérer à l’interne. Il faut arrêter avec cette politique. L’art contemporain est une chance pour la valorisation des patrimoines culturels.
S’il est évident que le développement découle aussi de la culture, il faudra donner l’opportunité aux artistes contemporains d’apporter leur pierre à l’édifice. Il est temps que le Bénin soit doté d’une école des beaux-arts. L’art contemporain a besoin du soutien des autorités et surtout des mécènes. Des efforts épars ont été faits, par le passé, à l’instar de la création d’un département des arts. Aussi, y a-t-il des centres privés qui contribuent à l’éclosion de l’art contemporain au Bénin. Mais, la création d’une école d’arts est d’une nécessité indéniable.
Elle permettra aux artistes d’avoir recours à l’histoire de l’art et donc de s’inspirer des méthodes et techniques des grands artistes contemporains, de pratiquer leurs disciplines avec plus de professionnalisme et d’être plus compétitifs, ainsi que de transmettre leurs expériences à la jeunesse montante, dans les règles de l’art.
Aussi, le gouvernement béninois gagnerait-il beaucoup à instituer à nouveau l’enseignement des disciplines artistiques dans les écoles et collèges. En outre, les artistes devront réussir à intéresser les Béninois, à travers des œuvres de qualité. L’aide à la création artistique est susceptible de promouvoir la culture béninoise dans le monde. Ainsi, le Bénin pourra être une nation de référence en matière de création artistique contemporaine.



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