En toute sincérité : Scandale à la Sonacop, les responsabilités connexes !

François MENSAH 14 mai 2013

Nous évoquions dans notre point de vue de ce lundi, le scandale lié à la gestion scabreuse de la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop) en particulier et la panoplie de faillites financières qui ont cours au sein des entreprises publiques et de l’administration béninoise. Aujourd’hui, nous revenons à la charge au nom de la liberté d’aboyer. Muni d’une bonne lunette d’observateur, j’entends dresser ici et maintenant, la liste de ceux qui sont interpellés dans cette sombre affaire. Pêle-mêle, je bouscule volontiers l’ancien Secrétaire général du principal syndicat des travailleurs de la Sonacop, l’Inspection générale d’Etat et les magistrats qui sont en principe, les gardiens de l’ordre public. Au désormais ex Secrétaire général du Syntra-Sonacop, qui assumait cette fonction jusque dans un passé récent, je veux bien demander comment est ce qu’il a tout vu et laissé tout faire en temps utile. Monsieur Dieudonné Lokossou, puisque c’est de vous qu’il s’agit, pourquoi est-ce que ce scandale qui remonte à plusieurs années est seulement remonté à la surface après que vous avez passé la main à votre successeur ? Seriez-vous complice de ces nombreuses malversations ? Vous qui passez pour être un délateur public, pourquoi n’avez-vous pas tiré la sonnette d’alarme en ce qui concerne la gestion de votre unité de production à savoir la Sonacop ? Aujourd’hui, vous apparaissez aux yeux de vos compatriotes comme un responsable collatéral du naufrage associé des illusions collectives et du patrimoine national. Monsieur le Secrétaire général, vous devez des explications au peuple. A vous, illustres magistrats, garants du respect et de l’application des lois de la République, vous qui faites office d’ultime garde-fou, qui pouvaient et devaient empêcher ces erreurs, ces errements, ces dérives monstrueuses et funestes, le chroniqueur constate que vous avez votre part de responsabilité dans la récurrence des actes de mauvaise gestion dans les entités publiques. Contrairement à ce qu’on a toujours espéré, vous vous êtes parfois refusé à sévir dans plusieurs cas de malversations. L’identification des vrais coupables, des commanditaires, des protecteurs et des parrains a souvent cédé la place à une série de sentences clémentes et indulgentes qui, au finish font consciemment ou inconsciemment le lit de la mal gouvernance à la tête des structures étatiques. Ainsi, les puissants réseaux d’accaparement de biens publics, de profiteurs et de constructeurs de fortune sur le dos de leurs concitoyens, nichés dans les arcanes de l’administration et de l’Etat sont devenus presque intouchables. Marguerite Yourcenar disait pourtant qu’avoir du mérite à s’abstenir d’une faute est une façon d’être coupable. Des instructions judiciaires capitales traînent pendant des années au grand dam du contribuable qui réclame justice. C’est sans doute parce que vous évoluez à la vitesse des gastéropodes dans le traitement de certains dossiers que plusieurs de vos compatriotes ne craignent plus rien. L’appât du gain facile en a profité pour prendre l’ascendant sur les vertus qui régissent le bon fonctionnement des sociétés d’Etat. De nombreuses affaires révélées s’enlisent dans des procédures interminables dont la République ne parle plus au bout de quelques mois. Pourtant, par le passé, on vous a vu vous engager pour la République. Pourquoi pas en ces moments critiques ? L’Ige n’échappera pas à la légitime colère du chroniqueur qui s’interroge sur l’attitude de cette institution qui s’apparente à un cadre aveugle, sourd et muet qui ne voit pas les personnes qui s’enrichissent dans d’innombrables délits d’initiés. J’ai l’amer sentiment que cette institution n’entreprend rien pour que le pire soit évité et que sans distinction d’appartenance politique ou sociale, les cadres gèrent au mieux nos entités publiques. Décidément, l’anticipation a du mal à être logée à la bonne enseigne dans les habitudes de l’Inspection générale d’Etat. A la fin de cette chronique, j’ai un légitime sentiment d’écœurement et de colère. Pour éviter de donner raison à William Blake qui disait que celui qui désire, mais n’agit point, engendre la peste, faites quelque chose pour la République s’il vous plaît.



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