En toute sincérité : Sos, campus en sursis !

François MENSAH 3 décembre 2013

Les étudiants du campus d’Abomey-Calavi ont enregistré, en fin de week-end écoulé, la descente surprise des forces de sécurité publique dans les résidences universitaires. Pendant que la plupart des habitants des cabines universitaires étaient plongés dans les bras de Morphée, l’arrivée des agents de police a semé la panique dans leur rang. Ce fut purement et simplement un sauve-qui-peut. Le tout s’est soldé par une destruction massive des infrastructures universitaires. De nombreux locaux ont été, manu militari, investis par les hommes en uniforme. Du coup, il y a des sans-abri qui se retrouvent locataires de certains endroits peu fréquentables sur le campus d’Abomey-Calavi. Et ceux-ci dénoncent une certaine dictature des autorités du Centre des œuvres universitaires et sociales (Cous). En effet, déloger des apprenants à quelques jours de la tenue des examens apparaît comme un acte dénué de toute responsabilité venant de la part des autorités en charge de la gestion de l’hébergement des étudiants. Et tout citoyen béninois devrait en principe s’offusquer de l’acte posé par les policiers avec, bien entendu, la complicité des responsables du campus d’Abomey-Calavi qui les ont réquisitionnés. Car, l’indignation de nos concitoyens est compréhensible. Seulement, il faut rendre à César ce qui est à César et au Centre national des œuvres universitaires ce qui lui revient. En réalité, les résidents des différentes cabines savaient qu’il fallait libérer leur gîte au plus tard le 31 Juillet de cette année. Mieux, l’actuelle directrice du Cous a initié plusieurs concertations avec les responsables des organisations estudiantines afin d’organiser de façon disciplinée et sans dégâts le retrait progressif des occupants des résidences universitaires. Par ailleurs, une rencontre initiée le 24 octobre dernier a abouti à un accord entre la directrice du Centre des œuvres universitaires et les principaux leaders des mouvements et associations qui défendent les intérêts des étudiants. Signalons aussi que les autorités du Cous, dans le souci de promouvoir le dialogue et le consensus, ont également sommé au début du mois de novembre dernier, les locataires des cabines de vider les lieux afin de permettre à la structure en charge de la gestion des résidences universitaires, de faire le point des dossiers à renouveler et d’octroyer des sites aux nouveaux demandeurs. Des recoupements faits sur place ont également permis de constater l’entêtement incompréhensible des résidents. Des étudiants se sont même offerts le vilain privilège d’occuper des cabines sans aucune autorisation des autorités en charge de la gestion de ces locaux. De nombreux actes de vandalisme ont également marqué la rupture du dialogue entre les dirigeants du campus et les étudiants rebelles. Mais voilà qu’à la moindre bavure émanant de leur imprudence et de leur refus de coopérer, les étudiants réfractaires aux réformes devant corriger certaines imperfections à l’université d’Abomey-Calavi sont le plus souvent les premiers à monter au créneau. Ce qui leur permet de dénoncer l’arbitraire et les traitements humiliants dont ils seraient souvent victimes. En toute sincérité, peut-on se prévaloir de sa propre turpitude ? Qui sème le vent récolte la tempête, nous enseigne un vieil adage. Au finish, le citoyen lambda peut se demander à qui la faute ? Au Centre des œuvres universitaires et sociales qui a fini par mettre ses menaces à exécution ou aux étudiants entêtés qui défient souvent l’autorité de tutelle ? A vous de juger !



Dans la même rubrique