En toute sincérité : Suicide par amour !!!

Naguib ALAGBE 2 octobre 2015

Empruntons à la terminologie militaire ces quelques mots plus qu’évocateurs, pour dire d’emblée qu’elle a fait la conne. Décider ainsi, d’en finir et ce, de la manière la plus abjecte qui soit. Comment y croire sans l’avoir touché du doigt. Et le chroniqueur en est encore à se demander ce qui a bien pu lui arriver, se résoudre comme cela, à mettre un terme à son séjour sur terre, rien que pour noyer son chagrin. Et si seulement elle l’avait pu faire sans s’infliger toute cette peine, toute cette souffrance. Les diagnostics successifs des médecins en disent long sur le calvaire qui a bien pu être le sien. Deux longues semaines de douleur et de supplice dans le silence le plus absolu, pour se retrouver à ce jour, à cheval entre la vie et la mort, laissant les siens dans le désarroi. Leur égoïste de sœur, de cousine et que sais-je encore, les ayant obligés à l’insomnie et au suspense, en attendant le pire. Et il faut croire qu’elle ne sera ni la première, ni la dernière à choisir cette option, à savoir : se donner la mort pour pallier la déception. Et tout çà, à cause d’un malheureux, de passage dans sa vie. Comment peut-on estimer qu’on ne mérite plus de vivre, juste parce qu’un parfait imbécile, hypocrite à merci, a fini par décidé de débarrasser le plancher. Celle-là, il est vrai, a l’excuse des circonstances. Il y a forcément de quoi désespérer, et même perdre goût à la vie, quand l’homme que vous prétendez être le vôtre, celui pour qui vous seriez prête à n’importe quel sacrifice, vous annonce de sang-froid, deux semaines jour pour jour après que vous avez perdu votre bébé sur la table d’accouchement, qu’il vous quittait. Un sadisme qui, certes, n’a pas d’égal. Il est clair que celui-là vous préférait morte avec votre bébé, et que n’ayant pas eu gain de cause, il eut fallu vous clouer dans votre lit de convalescence afin que jamais vous n’en sortiez vivante. Se donner la mort dans ces conditions reviendrait à coup sûr à apporter de l’eau au moulin du disciple de Lucifer qui partage votre vie. Laissez le s’en aller quoique cela vous coûte, car il est évident que votre place est bien loin de lui et la sienne loin de vous. La meilleure chose à faire est de trouver en vous la force de surmonter tout ça. Cela n’est certainement pas facile, mais il vaut mieux s’y faire pour ne pas vous rendre, vous-même coupable d’un crime tout aussi religieux que social selon Alfred de Vigny. Abandonner la vie, renoncer au don le plus cher que l’on puisse recevoir de la nature, rater toute ces nombreuses choses que vous auriez pu vivre pourrait en fait n’être que lâcheté. Le suicide, même par amour, n’est ni plus ni moins qu’un meurtre, le meurtre de soi-même.



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