En toute sincérité : Vous avez dit Saint Valentin !

François MENSAH 14 février 2014

Il y a bien longtemps que le commun des mortels s’accorde sur une habitude qui est pratiquement devenue une tradition. S’offrir un jour pour célébrer l’amour n’est plus une nouveauté. Et le 14 février de chaque année, les amoureux de la planète se retrouvent pour célébrer leur idylle et donner un sens à leur relation. Si dans un premier temps, les rares moments d’extase et de communion entre deux êtres qui ont décidé d’unir leurs sentiments apparaissent comme un acte purement légitime, il faut également s’accorder sur un principe. La célébration de l’amour qui passe de façon symbolique par la commémoration de la Saint Valentin a pris depuis quelques décennies une tournure aux allures inquiétantes. L’événement s’est en effet transformé en un gigantesque marché de dupe qui emporte les plus naïfs et profite aux grands opportunistes. Et bien entendu, certaines entreprises dont la spécialité est bien connue en profitent pour faire de remarquables recettes en grugeant sans pitié des clients avides de satisfaction des besoins de leurs moitiés. De petits amoureux farfelus se font ainsi baratiner par des marchands d’illusions qui leur offrent des services spécialement réservés pour cette fatidique journée du 14 février. Du coup, des accessoires régulièrement vendus à un prix normal sont visiblement bradés à des coûts qui, grâce à un tapage médiatique exceptionnel, font des émules chez les consommateurs incrédules. Pendant ce temps, des concerts, des soirées spéciales, des dîners aux chandelles et bien d’autres manifestations prennent d’assaut les restaurants, discothèques, clubs privés et endroits huppés des grandes agglomérations de la nation. La gent féminine en profite naturellement. Des gueuses déguisées en amoureuses n’hésitent pas à monter les enchères. De viles créatures qui se restaurent, que dis-je qui se bourrent quotidiennement l’estomac dans des gargotes infréquentables imposent subitement à leurs prétendants des lieux insoupçonnés tels que les meilleurs hôtels de la place ou des restaurants chics qu’elles n’auraient jamais fréquentés s’il leur était donné de régler la note. En réalité, la Saint Valentin qui devrait constituer une célébration symbolique a été galvaudée par l’appétit vorace d’individus opportunistes attirés par l’appât du gain facile. Pire, des commerçants véreux et des promoteurs de structures de tout acabit profitent de cette période propice à l’escroquerie à toute échelle pour proposer des offres qui en réalité ruinent les acheteurs. Mais puisqu’il faut faire plaisir à la dulcinée, de nombreux hurluberlus sont emberlificotés par les désirs excessifs de leurs compagnes, copines, épouses, ou petites amies. Les plus cons, excusez du peu vont jusqu’à s’endetter. Les plus impitoyables quant à elles en arrivent à menacer le prétendu amant. Les moins indécentes se transforment purement et simplement en poseuses de lapin. Elles sont en effet nombreuses à plaquer de prétendus amoureux à qui elles ont déjà soutiré le ou les cadeaux du jour pour se retrouver dans les bras de l’heureux du moment. Un heureux qui oublie sans doute qu’un plus offrant peut lui ravir facilement la vedette à l’occasion d’une autre édition de la fameuse Saint Valentin. Et lorsque monsieur va se retrouver seul dans un restaurant de la place avec son bouquet de roses en main, il comprendra que le nouveau dindon de la farce, c’est bel et bien lui. Ce n’est qu’à cet instant qu’il se souviendra de cette vieille maxime qui nous enseigne que chacun a son tour chez le coiffeur. En attendant d’avoir mon tour chez le coiffeur, je vous demande simplement chers amis de conserver le caractère purement symbolique de l’événement et de ne pas vous laisser emporter par l’euphorie de la Saint Valentin, car comme le diraient certains aînés, il y a l’après Saint Valentin. Comme quoi la vie ne s’arrête pas au 14 février. C’est du moins ce que je pense.



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