En vérité : Au cœur de l’an 1 !

Angelo DOSSOUMOU 6 avril 2017

Un an. Déjà 365 jours de gestion du pouvoir d’Etat par le gouvernement de la rupture. Douze mois d’une présidence normale de Patrice Talon avec son lot de mesures impopulaires quoique nécessaires, des décisions inutiles et contre productives mais aussi des avancées. Déjà, au bilan de l’utile joint à l’agréable, il y a la désignation des chefs-lieux des douze départements, la libération de l’espace public et la lutte contre les faux médicaments.
Aussi et dès l’entame du quinquennat, le chantre du Nouveau départ a fait montre de pragmatisme et de fermeté avec la suppression des structures et institutions budgétivores. Des postes superflus et à incidence financière dans l’organigramme administratif ont ainsi été biffés. Au même moment, des lois pour créer un cadre favorable au plein emploi et à l’investissement ont été votées. Sur le plan sécuritaire, la formule contre la pègre a mis du temps, mais elle a fini par être trouvée. L’autre satisfaction de la gouvernance Talon, même si l’impact n’est pas encore visible, c’est le lancement du PAG, des nombreux chantiers routiers et d’infrastructures de développement.
Et sur un tout autre registre, on ne reprochera pas, pour ses 365 jours à la tête de l’Etat, au Président Talon qui a joué les bons offices pour la réconciliation entre protestants et musulmans de Sèmèrè, de ne pas être un homme de paix. Bref, des actions salutaires et des avancées, il y en a eu au cours des douze derniers mois.
Cependant, et c’est inhérent à toute œuvre humaine, au bilan de l’an 1 de la gouvernance Talon, des méprises, incohérences et échecs sont à déplorer. D’abord et plus retentissant, le triste sort du projet de loi portant révision de la Constitution du 11 décembre 1990 au parlement. D’où l’urgence, si tant est que le chef de l’Etat veut reprendre la main, d’associer, au plus vite, à la gestion du pouvoir, ses partenaires politiques notamment le Prd, l’Un et le groupe des Fcbe qui soutiennent ses actions. Mais avant, pour ce qui est des insatisfactions, il y a eu la passe d’armes avec les Associations estudiantines interdites de mouvements sur le campus. L’interdiction de la prière du vendredi aux musulmans et du chemin de la croix aux catholiques sur l’espace public est venue davantage assombrir le ciel au-dessus de la rupture.
Plus inquiétant, au plan diplomatique, le Bénin en 365 jours, n’a enregistré aucune visite officielle d’un chef d’Etat étranger. Aussi, faut-il s’interroger sur l’option de la diplomatie ‘‘rupturienne’’ de ne pas être très souvent représentée au plus haut niveau, aux sommets communautaires et de se soucier peu du renforcement des liens avec les pays voisins plutôt qu’avec la France. En outre, dans un pays producteur de peu et héritier de rien, ne pas comprendre l’impatience du peuple qui réclame les audits serait pure comédie. En attendant une mobilisation plus idoine des ressources et une lutte plus accrue contre l’impunité, nostalgiques sont les Béninois du concept ‘‘Prospérité partagée’’ matérialisé par les microcrédits aux plus pauvres et autres. En somme, la page d’un an de gouvernance se referme. Un second souffle, faut-il au président Talon et à son gouvernement pour enlever les quelques pierres dans le jardin de la rupture et offrir au peuple, des perspectives meilleures. Et pour ça, les 365 prochains jours seront cruciaux.



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