En vérité : Bonne nouvelle pour le Hadj

Moïse DOSSOUMOU 7 février 2019

La galère du Hadj, c’est fini. La communauté musulmane, habituée à subir des désagréments dans le cadre de ce pèlerinage, peut désormais dormir tranquille. Cinquième pilier de l’Islam, le Hadj est perçu par tout bon musulman comme une obligation, mieux un couronnement. Pendant toute une vie, les personnes les moins nanties qui tiennent à se rendre la Mecque cotisent afin de réaliser leur rêve. Le grand intérêt nourri par cette communauté religieuse pour ce rite sacré est permanent. D’année en année, ils sont nombreux à manifester leur intention d’accomplir les formalités indispensables à ce voyage sur la terre sainte d’Arabie Saoudite. Il est arrivé à plusieurs reprises que des pèlerins qui ont passé toutes les étapes avec succès, jusqu’à l’obtention du visa et l’achat du billet d’avion, soient recalés au dernier moment. Grugés et désabusés, c’est la mort dans l’âme qu’ils renoncent à cet exercice spirituel.
Les pèlerins en provenance du Bénin profond sont les plus à plaindre. La plupart du temps, c’est à la mosquée centrale de Zongo qu’ils établissent leur quartier général. Livrés aux intempéries, exposés au vol et aux vendeurs d’illusions, ils s’y entassent par dizaines pendant des semaines jusqu’à ce que la situation soit décantée pour les uns et sans issue pour les autres. Les plus heureux embarquent vaille que vaille et les malchanceux, la queue entre les jambes, n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Le hic dans cette affaire est qu’il s’agit souvent de personnes d’un certain âge qui loin de leurs familles dorment à la belle étoile dans des conditions très peu commodes. La situation, peu reluisante il y a quelques années, a considérablement évolué. Les choses ont véritablement changé à partir du moment où le ministère des affaires étrangères a pris le contrôle de l’organisation de ce pèlerinage. Depuis peu, les scènes dégradantes et humiliantes du passé ont été reléguées aux calendes grecques.
Pour les éditions à venir, les pèlerins béninois seront traités comme des privilégiés. Ainsi en a décidé le Conseil des ministres en sa séance d’hier, mercredi 6 février 2019. L’anticipation et la planification qui ont toujours fait défaut, sont maintenant d’actualité. Partant du constat selon lequel l’absence d’un espace adéquat d’accueil des pèlerins venant de l’intérieur du pays rend leur séjour difficile à Cotonou, « le gouvernement, en relation avec la communauté musulmane, a identifié un espace au quartier Akpakpa pour y réaliser des aménagements et ériger quelques bâtiments ». En termes clairs, il s’agit des travaux d’assainissement et de pavage de la cour du site, de l’érection de bâtiments à usage d’hébergement ainsi que des blocs de toilettes et de douches et bien entendu d’un local administratif. Pour couronner le tout, l’Exécutif ne se contente pas d’apporter la nouvelle à l’opinion. Il donne en plus une date pour l’aboutissement de ce projet.
En effet, « le début du Hadj 2019 étant prévu pour le mois d’août, le gouvernement entend rendre le site disponible pour le mois de juin » prochain, donc dans quatre mois exactement. Cerise sur le gâteau, la sollicitude des décideurs ne se limite pas uniquement sur le territoire béninois. Une fois en Arabie Saoudite, il sera mis à la disposition des pèlerins un immeuble moderne pour leur hébergement. Mieux, des cuisiniers béninois seront à leur disposition pour leur concocter des plats typiquement locaux. Sur ce coup, le gouvernement a pensé à tout en décidant de limiter les coûts auxquels faisaient face les ressortissants béninois sur la terre sainte de l’Islam. C’est dire que plus aucun pèlerin ne se sentira obligé de débourser plus qu’il n’en faut à la Mecque. 2019, l’année du social ? Ça démarre plutôt bien.



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