En vérité : Course contre la montre

Moïse DOSSOUMOU 23 mars 2020

Tout ça n’était qu’une illusion. Exhibé comme un trophée par les responsables des partis politiques, le récépissé provisoire délivré par la Commission électorale nationale autonome (Cena) a fini de faire son effet. Quelques jours ont suffi pour que le charme produit par ce document ne soit plus qu’un souvenir. Tel un feu de paille, il s’est s’éteint de lui-même. Depuis samedi dernier, les huit formations politiques dont les dossiers de candidature aux municipales et communales du 17 mai prochain ont reçu au prime abord un avis favorable avant d’être fixés sur leur sort. Chacun de ces creusets politiques sait maintenant quoi faire pour se mettre en lice pour ce scrutin qui s’annonce ouvert. En remettant aux leaders politiques, le point des reproches faits à leurs dossiers respectifs, Emmanuel Tiando n’a pas manqué de leur fixer un deadline. Jeudi prochain, 26 mars 2020, la boucle doit être bouclée.
Ces derniers jours ont été très laborieux à la Cena. Les 3630 dossiers déposés par chacun des huit partis, passés au peigne fin, ont révélé des insuffisances. Officiellement notifiées aux partis politiques, celles-ci devront être corrigées dans des délais assez courts. Jeudi prochain 26 mars 2020 à 18h30, les formations politiques qui n’auraient pas réussi à faire les corrections appropriées seront exclues de la compétition électorale. Les griefs énumérés par la Cena révèlent au grand jour les difficultés auxquelles ont fait face les partis dans la confection des listes et la constitution des dossiers. Ainsi, la synthèse de vérification de concordance entre les noms sur la déclaration de candidatures et les dossiers déposés a mis en exergue des cas de doublon, intra et inter partis. Le comble, c’est que des mineurs se sont retrouvés sur les listes des potentiels candidats. Les équipes de la Cena qui veillaient au grain ne sont pas tombées dans le panneau.
A toutes fins utiles, il est rappelé aux partis politiques que les corrections à apporter ne peuvent en aucun cas concerner l’ordre des candidatures sur les listes. En tout état de cause, aucun changement de candidat n’est autorisé sauf en cas de décès ou d’une même candidature sur plusieurs listes, c’est-à-dire les doublons. Voilà qui est clair et qui permettra aux différents états-majors de sortir le grand jeu pour demeurer dans la compétition. Dans le but de donner un coup de pouce aux formations politiques, la Cena met à leur disposition un modèle afin de leur permettre de corriger facilement les insuffisances relevées dans leurs dossiers. A partir de maintenant, la pression monte. Dos au mur, le personnel politique contraint de composer avec la réforme du système partisan devra faire feu de tout bois pour continuer à exister. En dépit des aménagements apportés au code électoral, des difficultés persistent.
Le Parti du renouveau démocratique (Prd), le Mouvement des élites engagées pour le développement du Bénin (Moele-Bénin), les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), le Parti pour l’engagement et la relève (Per), l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn), la Force cauri pour le développement du Bénin (Fcdb), le Bloc républicain (Br) et l’Union progressiste (Up) sont sur de la braise ardente. Au stress de la constitution des dossiers succède celui de la correction des insuffisances. A l’analyse, il est éprouvant pour les partis, en dépit de l’expérience de leurs membres présents sur la scène politique depuis des décennies, de présenter des dossiers sans failles. Les nouveautés introduites dans la loi font courir et transpirer nos politiciens habitués à peu de protocole pour se présenter à une élection. La donne a changé. Le jeudi 26 mars à 18h30 rigoureusement, la Cena fera le point.



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