En vérité : Engagement professionnel en berne !

Angelo DOSSOUMOU 29 novembre 2017

Une chute drastique préjudiciable. Un rapport final d’analyse de l’Insae accablant. Et quand l’Institut national de sondage en vient à prouver que l’entrain au travail au Bénin se dégrade, on ne devrait plus être surpris que le développement de notre pays soit toujours en berme. D’ailleurs, ce n’est pas de l’auto-flagellation. Et, point besoin d’une étude de l’Insae en 2015 sur 7360 ménages pour comprendre que l’emploi du temps du travailleur béninois s’assimile de plus en plus à tout, sauf à ce pour quoi, il est payé.
En définitive, des huit heures règlementaires de travail, quand on déduit le retard et le temps consacré aux bavardages et autres sorties privées, il ne reste qu’à peine la moitié. De toute façon, comme l’Insae, je n’ai pas besoin d’un an de collecte de données avant de vous démontrer comment l’activité principale du travailleur au pays de Talon en arrive à être reléguée au second rang.
D’abord, tout part de la motivation. Et dès lors qu’elle est longuement atteinte par la routine, lentement mais sûrement, elle se meurt. Maintenant, tout dépend du secteur où exerce le travailleur. Dans le public où la protection de l’emploi est largement assurée, le laxisme serait plus criant. Chez le privé, la conscience professionnelle n’a même pas besoin d’un gendarme avant d’être au-dessus de la moyenne. En milieu rural, même si là aussi, elle faiblit, tout au moins, elle est meilleure comparativement aux grandes agglomérations.
En somme, fût-il de 2015, le rapport de l’Insae sur l’enquête autour de l’emploi du temps du Béninois est largement d’actualité. Car, l’impact du travail sur le développement n’est plus à démontrer. De même, sans une main d’œuvre de qualité doublée de l’engagement au travail, demain ne serait pas la veille d’un Bénin révélé.
Et ça, il faut peut-être espérer que les syndicalistes prompts à aller en grève, veillent à ce que leurs syndiqués s’acquittent effectivement de leur tâche. Sinon, que voulons-nous à la fin si le traitement d’un dossier qui, en principe, ne devrait pas prendre une journée, met une semaine à aboutir et parfois plus ?
Comme hier, je me rappelle ces dispositifs de contrôle de présence et d’effectivité au travail dans certains ministères. Avec la Rupture, les postes téléviseurs dans les bureaux ont été rangés dans les placards. Pourtant, l’entrain au travail n’est toujours pas au rendez-vous. A défaut, pour le moment, de trouver une solution magique pour inverser cette tendance abjecte, il ne reste alors qu’à s’en remettre au patriotisme de chacun ou, à trouver le moyen de mettre les travailleurs, quel qu’en soit leur secteur, sous pression.
De toute façon, c’est gauche à entendre. Mais, c’est bien vrai : le Béninois est frappé du syndrome de la fainéantise. Conséquence, l’économie bat de l’aile. Et si vous n’êtes pas d’accord avec moi, mettons-nous au travail !



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