En vérité : Imposteurs, à la barre !

Angelo DOSSOUMOU 18 janvier 2017

Faux diplômes, faux certificats, pas de profil pour le job, compétences douteuses…Des années durant, ils ont dupé tout le monde et plombé le rayonnement de l’administration béninoise ! Mais, ils ont beau courir, les imposteurs de la République sont cernés. Les uns après les autres, ils sont condamnés à tomber dans les filets des audits des effectifs de la fonction publique. Les missions de vérification des conditions de recensements sont formelles : à partir de 2006, une pile de dysfonctionnements et des dérapages ont porté l’effectif global des agents reversés à 35.000 au lieu d’une estimation initiale de 8000.
Après la chasse aux fonctionnaires fictifs enclenchée en décembre dernier, le gouvernement ouvre la boîte de Pandore des agents inutiles et inexploitables. Cette fois-ci, ils sont 27 000 fonctionnaires à la barre. Accusés de gonfler horriblement la masse salariale, de plomber les caisses de l’Etat, la rupture est à leur trousse, afin que cesse le règne de l’incompétence. Sale temps pour eux. Et bienvenue à la courageuse décision de donner un vigoureux coup de pied à la fourmilière pour définitivement vider l’administration publique de ses parasites. Rien de plus normal et salutaire.

Pour évacuer le monstrueux écart de 27 000 agents, dépourvu de logique et recruter ceux dont la Nation a besoin, il est urgent et conséquent de nettoyer l’écurie d’Augias.
L’administration béninoise a besoin d’un nouveau souffle. Mieux que l’oxygène apporté à travers les réformes et qui n’a pas réussi à réanimer le malade, pour sauver le moribond traumatisé par le favoritisme et la corruption, il faut forcément avoir recours à la rigueur et à l’objectivité. Tous les Béninois en sont conscients. Un effectif pléthorique et inefficace pour la gestion des affaires publiques est un os dans la gorge des gouvernants.
Et tant que la contre-productivité dictera sa loi au sein de l’étrange administration de développement, n’ayons pas froid aux yeux et saluons, comme cela se doit, la thérapie de choc de l’Exécutif.
Au secours de la fonction publique, mieux que le ponctuel audit pour épingler les imposteurs, l’heure est propice à de périodiques campagnes de salubrité. En mode gouvernance responsable, elle s’imagine avec les recettes actions, exemplarité, suivi des décisions et surtout redéploiement adéquat des agents. Au Bénin, les gouvernants doivent arrêter de vendre l’illusion au peuple. 27 000 agents sont menacés de payer au prix fort leur démagogie. Pour le salut de tous, il le faut.



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