En vérité : L’école au pied du mur !

Angelo DOSSOUMOU 30 janvier 2017

Un immense chantier toujours à l’abandon. Secouée par des grèves et des crises à répétition, l’école béninoise est au pied du mur. L’inquiétant diagnostic laisse, de plus en plus, voir des enseignants limités et un niveau des apprenants catastrophique. Au Cep l’année dernière, pas moins de 600 écoles ont enregistré un piteux taux d’admissibilité de 00% pour 39,26% au plan national. Au Bepc, la montagne a accouché d’une souris. Seulement 16 candidats sur 100, ont su se tirer d’affaire tandis qu’au Baccalauréat 30,14% des candidats ont réussi à décrocher leur premier diplôme universitaire. L’état des lieux parle de lui-même.
A présent, un vieux souvenir. C’est tout ce qu’il reste du label formation « made in Benin » caractérisé par des enseignants qualifiés et arrachés à prix d’or. Autant l’est, la terre de compétences et le mérite d’avoir, des décennies durant, fièrement porté le mémorable nom de quartier latin de l’Afrique. Depuis quelques années, toute honte bue, le Bénin est dernier de la classe.
En 2014, une étude menée dans 10 pays francophones d’Afrique subsaharienne pour évaluer le niveau des apprenants en Français et en Mathématiques au CI et au CM2 certifie ce triste record. Pas donc la peine de continuer à se voiler la face et composer avec une indifférence suicidaire. Indubitablement, l’école béninoise et ses crises chroniques renvoient tous les acteurs à leurs chères études.
Priorité à celles de l’Exécutif, qui tarde à apporter des solutions idoines pour la renaissance de l’école, et à convaincre que les réformes dans le secteur éducatif sont tout aussi importantes que celles politiques et institutionnelles. Comme un vœu pieux, jusqu’ici, la zone franche du savoir et de l’innovation et la réhabilitation du Conseil national de l’éducation restent encore des promesses de campagne. Et si, les effectifs pléthoriques sont toujours à déplorer dans les salles de classes, c’est faute d’infrastructures en quantité suffisante et d’enseignants de qualité.
D’ailleurs, pour un renouveau de l’enseignement, n’est-il pas dangereux de continuer à recruter des enseignants du primaire sur la base du Bepc et de ne pas revoir les Apc ?
Tout compte fait, c’est un drame, qu’après des années à déplorer le système éducatif, l’école béninoise soit toujours dans un état de déliquescence avancée et ce, sans aucune perspective crédible. Impératif est-il maintenant d’arrêter les incantations, de passer à l’action pour en finir avec les tares. Déjà, au premier rang des réformes à envisager, les curricula scolaires, les horaires de cours et surtout la création des conditions idoines pour redonner au système éducatif ses lettres de noblesse. Autrement, le Bénin, Nouveau départ ou pas, prendra un chemin tortueux et incertain, faute d’un système d’enseignement de qualité, l’école étant bien évidemment, l’essence du développement de toute Nation.



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