En vérité : Le civisme fiscal, maintenant ou jamais

Moïse DOSSOUMOU 5 février 2019

Ce fut une initiative plutôt réussie. Coup d’essai, coup de maître. En innovant comme elle l’a fait, la direction générale des impôts a vu juste. La première édition de la journée nationale du contribuable est venue combler un grand vide. Désormais, les citoyens qui ont l’habitude de s’acquitter de leurs impôts sans contrainte, savent qu’un cadre est mis en place pour reconnaître et célébrer leur mérite. Partout dans le monde, aucun contribuable, qu’il soit une personne physique ou morale, ne s’acquitte de ses impôts de gaieté de cœur. Dans le même temps, ils sont nombreux ces citoyens qui exigent des pouvoirs publics qu’ils fassent constamment des actions pour la satisfaction de l’intérêt général. Il fallait donc trouver le moyen pour inciter les populations à payer ce qu’elles doivent à la République. Car, en retour, ces prélèvements servent pour la cause commune. Sous le leadership de Nicolas Yenoussi, la Dgi veut révolutionner les habitudes.
Pour récompenser les efforts des meilleurs contribuables béninois et promouvoir par la même occasion le civisme fiscal, huit catégories de contribuables ont été honorées. Le consentement volontaire aux impôts, droits et taxes n’est pas une pratique courante sous nos cieux. Il sied par conséquent de mettre sous les feux des projecteurs ceux qui font l’exception afin que les plus réticents qui sont d’ailleurs les plus nombreux s’acquittent de leurs obligations fiscales sans grande contrainte. Désireux de réussir sa mission, le premier responsable de l’administration fiscale prend son rôle très au sérieux. « Vos impôts et taxes que nous collectons servent à la couverture des charges publiques. Nous devons reconnaître la valeur du civisme fiscal des meilleurs contribuables et encourager ceux qui ne le sont pas encore pour qu’ils y trouvent une inspiration pour l’amour de la patrie ». Que dire de plus pour amener les citoyens et les entreprises à être régulièrement à jour vis-à-vis du fisc ?
Les routes, les écoles, les centres de santé qui sont des infrastructures socioéducatives de premier plan s’érigent çà et là grâce aux ressources mobilisées par le gouvernement. Il en est de même des services de sécurité publique dont sont demandeurs les populations. Il se fait que la satisfaction de tous ces besoins prioritaires a un coût. Certes, dans un pays pauvre comme le nôtre, les regards sont beaucoup plus tournés vers la communauté internationale dont les appuis se manifestent par des dons et prêts. En temps normal, les efforts de mobilisation de ressources doivent être plus prononcés à l’interne. Car, aucun Etat, aucune institution, ne viendra développer le Bénin à la place des Béninois. C’est d’ailleurs dans cette dynamique que s’inscrit Patrice Talon depuis son avènement au pouvoir en avril 2016. La politique gouvernementale qui consiste à amener les citoyens à payer des impôts, droits et taxes favorise l’accroissement des ressources nationales.
De plus en plus de Béninois, même s’ils rechignent, consentent à payer leurs impôts et d’autres taxes. En soi, c’est une grande avancée. Il faut maintenant trouver les voies et moyens susceptibles d’aboutir à la pérennisation de ce comportement nouveau. La journée du contribuable s’inscrit dans cette dynamique. Il faut espérer que désormais, les citoyens cotiseront avec plus d’entrain pour la cause nationale. D’ores et déjà, les réformes fiscales mises en œuvre depuis avril 2016 portent leurs fruits. De gré ou de force, les contributeurs affluent aux guichets des services des impôts. Et la généralisation de la dématérialisation annoncée pour cette année ne fera que renforcer cet acquis. D’autres réformes à venir contribueront également à optimiser les recettes fiscales. L’illustration la plus parfaite du succès des nouvelles mesures est le quitus fiscal, indispensable pour la validation des candidatures aux élections. Une pilule très amère pour le personnel politique en cette veille de scrutin.



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