En vérité : Le jour le plus long à l’Uac !

Angelo DOSSOUMOU 8 novembre 2017

C’est le jour J. Le jour du soulagement ou du dégoût. A l’Université d’Abomey-Calavi, les urnes n’attendent que les gestes utiles pour départager les professeurs Maxime da Cruz et Delphin Méhinto. Candidats des listes ‘‘Nouvelle Vision’’ et ‘‘Myba-Excellence’’ et qualifiés pour le second tour des élections rectorales, les deux challengers n’ont plus totalement leur destin en main. Une élection reste une élection. Les électeurs n’ont peut-être pas changé mais, les convictions peuvent, l’espace entre les deux tours, varier. Il n’est alors pas impossible qu’aujourd’hui, à l’arrivée, le verdict soit tout sauf celui des pronostics.
Bien vrai, au premier tour, la liste Nouvelle vision, c’est plus de 44% contre 21% pour Myba-Excellence. Mais, aussi petit que soit le reste du chemin à parcourir pour obtenir la majorité absolue, avant de crier victoire, il faut franchir, le premier, la ligne d’arrivée. C’est dire que l’enjeu reste de taille. D’ailleurs, jusqu’ici, il serait présomptueux de parier sur ce que feront les 56% d’électeurs qui n’ont pas porté leur choix sur le Professeur da Cruz. En l’absence de consignes officielles de report de voix, et surtout quand les électeurs n’en ont vraiment pas besoin avant de se décider, tout peut arriver.
Evidemment, il faut aussi compter avec le taux de participation qui était au premier tour de 94%. Là également, il y a 6% qui peuvent faire pencher la balance d’un côté. Dans tous les cas, ce soir à partir de 16h, les premiers résultats nous édifieront.
Mais avant, les staffs des candidats ont beau ne pas vouloir le reconnaître à la face du monde, la campagne pour les élections de ce jour a donné droit à des intimidations, des diffamations et même à l’achat de conscience. Entre certaines des cinq listes en compétition au premier tour, la fracture est très profonde. Les plaies béantes et fraîches. En somme, que nos élites intellectuelles aient des comportements aussi abjects que nos acteurs politiques, on ne peut qu’être désolé. A présent, oublions que le spectacle a été parfois indigne d’un haut lieu du savoir.
Et, pensons positif et surtout qu’après la guerre, il faudra envisager la paix des braves. Déjà ce soir, osons espérer que le vaincu appellera le vainqueur pour le féliciter. Qu’ensuite, la partition de l’Uac, le temps d’une élection, sera un cauchemar vite oublié.
Car, au-delà des divergences, la communauté universitaire a un défi à savoir, s’attaquer à l’ennemi commun qu’est la médiocrité. Et ce combat, il est évident qu’il ne se gagnera jamais dans la division. En plus, dans un contexte de réformes à foison à l’Uac, le recteur et son équipe qui seront élus dans les prochaines heures, n’auront pas la tâche du tout facile. Je n’ose pas, à l’avance, leur dire : ‘‘bienvenue dans la galère de l’Uac’’. Mais, je suis obligé de leur rappeler que diriger, c’est écouter, et avec méthode, soulever des montagnes. Et s’ils ne croient pas, rendez-vous d’ici à la prochaine campagne.



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