En vérité : Le poids du lobby « société civile » !

Angelo DOSSOUMOU 1er février 2017

Un second souffle. Au rythme des nominations de certains de ses meilleurs apôtres pour siéger au sein des institutions de la République et de l’imminent vide dans la veille citoyenne, la société civile en a besoin. Sans les fréquents coups de gueule des plus combatifs et prolixes d’entre eux, il faut carrément douter de sa force de proposition, de mobilisation et d’influence susceptible de faire évoluer les décisions politiques. Désignés par leurs pairs au vu de ce qu’ils ont mené comme combat et entérinés par le gouvernement pour siéger au sein du Conseil de régulation des marchés publics et de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, Martin Assogba, Joël Atayi Guêdêgbé, Théodule Nouatchi, Fatoumatou Batoko Zossou, Jean Baptiste Elias passent dans l’antichambre. Mieux, ils perdent toute légitimité à continuer par parler au nom de la société civile.
Désormais, droit de réserve oblige, il faut même s’attendre au service minimum voire à un mutisme du lobby promu. A moins de vouloir faire de notre société civile, une société si vile et d’en garder par devers eux le titre foncier, les leaders d’opinion casés, s’ils sont conséquents avec eux-mêmes, n’ont plus d’autre choix que d’œuvrer pour l’alternance au sein de leurs organisations respectives. Sinon, voudront-ils apparaître comme ceux qui prônent une vertu qu’ils refusent de s’appliquer à eux-mêmes ?
D’où, le défi, après leur nomination, d’éviter à leurs Organisations non gouvernementales, l’étiquette d’associations unipersonnelles et surtout de lui faire garder le flambeau de la défense des causes communes. Et comme, nul n’est indispensable pour la sauvegarde des libertés fondamentales et de la bonne gouvernance, Martin Assogba et autres peuvent, sans crainte, passer la main et tranquillement s’en aller pour leur nouvelle mission. Pourvu que le dynamisme dont ils ont fait preuve ne fasse pas défaut à leurs successeurs. Avant eux, d’autres organisations de contre-pouvoir notamment les syndicalistes Todjinou et Lokossou ont permis l’enrichissante expérience de l’alternance.
Au Bénin, impossible n’est pas société civile ! A plusieurs reprises alors que les politiques étaient attentistes, elle s’est dressée comme un seul homme et redonner au peuple sa fierté. A l’heure où se profilent à l’horizon des combats plus excitants, elle n’a pas le droit de renoncer et de faire subir aux inconditionnels de la transparence, de la justice et de l’égalité, un infligeant état d’abandon. Sur la balance de la bonne gouvernance à l’ère du Nouveau départ, il faut désormais s’attendre à jauger une société civile new look ou à perdre nos illusions. Bientôt, chacun, on se fera nos religions.



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