En vérité : Le terrain, la victoire ou rien !

Angelo DOSSOUMOU 5 novembre 2015

Parcours de combattant, chemin de croix inévitable pour la Marina. Quand la prétention au fauteuil présidentiel ne va déjà pas de pair avec la visite des soixante dix sept communes du Bénin, il faut s’offusquer et avoir des appréhensions sur la capacité du candidat à conduire à bon port un pays dont il maîtrise à peine les réalités socio-économiques. Alors, que ceux qui ont déjà fait le parcours de combattant se réjouissent et que ceux qui attendent de le faire se mettent très vite dans la danse avant de proposer leur projet de société.
Mais, Dieu sait qu’il n’en serait jamais ainsi. Sur la cinquantaine de candidats annoncés sur la ligne de départ, ceux qui iront véritablement au contact des populations et de leur quotidien pourraient être comptés du bout des doigts. N’empêche, tous auront un projet de société et feront la grande gueule pour proposer des solutions aux difficultés de leurs compatriotes qu’ils ignorent, pour la plupart, royalement. Ainsi, comme des rois enfermés dans leur tour d’ivoire, ils ne verront le pays qu’à travers d’autres yeux. Il va donc sans dire, qu’ils ne sont pas les vrais auteurs de la panoplie de thérapies prescrites aux maux des sujets qu’ils aspirent diriger. Du dol et de ces prétentieux prétendants, le peuple n’en veut plus.
S’il faut susciter une campagne de salubrité pour mettre sous l’éteignoir les farfelues ambitions de ces adeptes du bidonnage et autres intrus décidés à diriger une maison dont ils ne connaissent même pas tous les coins et recoins de la salle de séjour, il faut le faire. D’ailleurs, laisser à quai les plaisantins et les ignorer pour mieux engager le virage de 2016, ne sera que justice. Car, c’est un secret de polichinelle que pour cette course qui est la plus suivie, plus les regards seront concentrés sur les canards boiteux et les éclopés, plus il serait difficile d’apprécier l’ensemble des athlètes alignés dans le starting-block et de détecter les ‘‘dopés’’.
Autrement, ne soyons pas surpris que le fauteuil présidentiel soit, au soir du 6 avril 2016, occupé par de mauvais coureurs qui, le temps qu’on s’en rende compte, auront déjà traversé la piste comme un éclair grâce aux produits dopants concoctés par les rédacteurs de projets de société démagogiques. La distraction peut donc être fatale. Et les Organisations non gouvernementales devraient plutôt aider les électeurs les moins avertis, à aller à l’essentiel et flairer les bons coureurs pour qu’ils ne leur passent sous le nez. En mars 2016, la victoire doit être au peuple. Elle ne devrait ressembler qu’à un couronnement des efforts du candidat imprégné et même imbibé de la souffrance du bas-peuple qui a tellement mangé des merles et qui, pour une fois, veut goûter aux grives et se donner un bol d’air d’espoir que ses préoccupations seront prises en compte. Et je suis convaincu que sans la maîtrise du terrain, la victoire serait fugace et déplaisante. Ce n’est pas une prophétie, c’est une certitude.



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