Plume libre : Candidats masqués !

Sulpice Oscar GBAGUIDI 9 septembre 2015

La prochaine présidentielle charrie ses promesses dans les incertitudes politiques. A six mois du scrutin, le paysage politique tarde à se décanter. Les grandes inconnues du scrutin sont amplifiées par la ronde politicienne dans les différentes chapelles partisanes. Dans un charivari de fin de mandat et le va-et-vient mercantiliste des maîtres de l’opinion et autres dynamiteurs du baromètre, la nation ronge son frein. Conséquence des balbutiements et calculs les plus incroyables, le brouillard envahit l’horizon. Les partis et alliances de partis n’ont toujours pas désigné leurs candidats.
Quelques déclarations de candidatures inaugurent la grande saison de la présidentielle. C’est à compte-gouttes que les postulants se jettent dans le long fleuve de la présidentielle. Le record devrait être néanmoins battu avec le volume des ambitions et le nombre de plongeons attendu. Victor Topanou, Janvier Yahouedéou, Chabi Sika, Bonaventure Aké Natondé, Soumanou Toléba ...se sont officiellement lancés dans la course. Les spéculations se répandent sur les intentions et la légitimité charismatique d’hommes politiques qui s’enlisent encore dans un mutisme étouffant. On agite, sans que la réalité ne vienne effacer l’imaginaire, des noms de potentielles stars de la compétition. Et le temps continue sa folle course vers l’échéance historique de février prochain.
Pendant combien de temps les différents camps garderont encore le suspense sur les porte-flambeaux de leurs chapelles ? En principe, début Octobre, on devrait connaître les noms de tous les candidats à la magistrature suprême. L’enjeu pour la nation est de faire l’inventaire des offres politiques de ceux qui rêvent de prendre en main la destinée du pays. La quête d’une gouvernance de qualité nécessite que le choix soit fait sur la base des projets de société et non des attaques frontales improductives. Le temps reste le facteur susceptible de fortifier les débats d’idées entre les hommes de vision et non cette campagne rythmée par la fantaisie.
Les grandes alliances politiques n’ont plus de temps à gaspiller. Qui est le candidat de l’UN ? Qui défendra les couleurs de la RB ? Quel est le nom de la tête d’affiche des Fcbe ? Et le Prd ? Ou en sommes-nous avec le peuple arc-en-ciel ? Et l’Alliance Soleil ? L’And ? le Fdu ? …les ténors de la politique doivent nous libérer en sortant du refuge du silence et se mettre à visage découvert dans le starting-block. Les écuries partisanes longtemps confinées dans la politique de l’autruche ne peuvent continuer à défier le temps et porter le masque.
Visibles sur le terrain dans une campagne de notoriété, des gros calibres avortent inlassablement la proclamation de leur candidature évidente. Le Général Robert Gbian scande sa vocation sans pour autant passer à la vitesse de l’officialisation. Et le phénomène GGR tient sur le fil d’une candidature non déclarée. Pascal Irenée Koupaki a choisi de rouler avec sa nouvelle conscience pour marquer les esprits et faire miroiter sa candidature. Annoncées en grande pompe dans la course, des icônes du monde des affaires se laissent toujours désirer. Patrice Talon et Sébastien Ajavon, sponsors politiques, n’ont jusqu’ici pas validé les rumeurs de leur présence sur la ligne de départ.
Dans l’ultime virage, la nation jetée dans l’ambiance préélectorale refuse les sauts de dernières minutes dans l’arène présidentielle et les discours stériles des marchands d’illusions, sans projet de société et sans vision politique. Les candidats sérieux doivent sortir de la grande hypocrisie et se mettre à la lumière. A la foire électorale, on espère la vente des projets que l’étalage des humeurs et de choses hostiles à la démocratie.
Que tous les candidats dévoilent leur visage et s’échauffent officiellement. Désormais, sous la pression du temps, aucun postulant à la succession de Boni Yayi n’a le droit de provoquer la crise de nerfs dans la République en saison électorale.



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