Priorité au développement !

François MENSAH 5 décembre 2013

Ce n’est pas un canular. Patrice Talon et Olivier Boko sont désormais libres de leurs mouvements. L’information est tombée à Paris hier. Les deux hommes d’affaires soupçonnés d’être les commanditaires des tentatives d’assassinat et de coup d’Etat sur la personne du chef de l’Etat béninois ne seront finalement pas extradés vers leur pays d’origine. Et comme il fallait s’y attendre, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre aux quatre coins du pays. Mais au-delà de l’euphorie suscitée par cette nouvelle pas comme les autres, il est certainement temps que les Béninois redescendent sur terre afin de faire face aux nombreux défis qui attendent la mère patrie. Il est, en effet, inutile de rappeler les nombreux errements notés au sein de la République à cause du temps infiniment long accordé à cet inédit dossier qui au finish est devenu piteusement ennuyeux. Le silence éternel sur le verdict de cette si longue affaire n’a désormais plus droit de cité. La Nation doit donc converger ses énergies et son temps vers les réels objectifs de développement. Nul n’a besoin d’avoir la science infuse pour constater que les gouvernants béninois ont consacré assez de temps à ce dossier qui ne leur a finalement pas apporté les résultats espérés. Il y a eu trop de bruits pour rien. Et au lieu de ressasser les remords liés à cette sombre histoire ou de déterrer à nouveau ce qu’on pourrait qualifier de hache de guerre, les Béninois gagneraient à aller de l’avant. L’avenir, c’est ce qu’il y a de plus sûr et les responsables au plus haut niveau ne doivent pas l’ignorer. La stupeur et la rancœur suscitées par ces tristes évènements font désormais partie d’un sinistre passé. Il ne reste que quelque 24 mois au père de la refondation pour boucler son ultime mandat à la tête de la Nation béninoise. Dans deux ans environ, Boni Yayi ne sera plus locataire du palais de la Marina. Il est donc de son devoir de laisser à la postérité un bilan plus ou moins acceptable à défaut d’être élogieux. Et c’est justement pour cela que le chef de l’Etat doit se concentrer sur l’essentiel et oublier le superflu. Le ‘‘Talongate’’, si on peut l’appeler ainsi doit rejoindre les tiroirs de l’histoire au profit des vraies questions de développement. De nombreux dossiers attendent l’Exécutif. Des éléphants blancs ont poussé comme des champignons sur l’ensemble du territoire national. Des questions majeures qui engagent toute la collectivité ont été négligées voire oubliées parce que tous les regards étaient tournés vers ces scabreux dossiers qui ont tenu la République en haleine durant plusieurs mois. En vérité, il est temps de ressusciter tous ces dossiers qui ont été évincés par une actualité qui mérite enfin d’être enterrée. C’est du moins mon intime conviction.



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