Rupture à l’arc-en-ciel ! A l’ère du Nouveau...

Sulpice Oscar GBAGUIDI 8 juin 2016

Rupture à l’arc-en-ciel !
A l’ère du Nouveau départ, les noces du Prd avec le pouvoir Talon enflent les curiosités et enfantent des certitudes. Dans le ciel de la rupture est apparu l’arc-en-ciel. Après le naufrage du ferry de l’Alliance républicaine, Me Adrien Houngbédji et sa troupe menacés de noyade ont cherché le gilet de sauvetage. Par instinct de survie politique, aidé alors par un vent conjoncturel, le Prd se met à l’abri de la catastrophe. La nouvelle lune de miel de l’arc-en-ciel avec Talon ne cesse de mouvoir les allées de la politique à l’heure d’une recomposition de grande ampleur.
Sorti fragilisé voire avachi de la présidentielle, le Prd mise sur la rupture pour trouver de l’oxygène et reprendre les armes pour de nouveaux combats politiques. Surclassé par l’homme d’affaires candidat Sébastien Ajavon dans son fief historique de l’Ouémé, Houngbédji n’a plus à monter sur ses ergots, et il fait les yeux doux à l’ancienne télécommande de Paris installée à la Marina. Le patron arc-en-ciel héros de la nuit du 19 au 20 mai 2015 avait pris l’ascenseur pour retrouver le perchoir. Mais ses liaisons incestueuses avec le poulain de Yayi pendant la présidentielle de mars dernier avaient scellé le divorce d’avec la grande coalition de l’opposition. Les désillusions du camp de la continuité jettent à nouveau le Prd dans les bras de Talon.
A la vérité, Houngbédji n’a pas le choix. Au-delà de la volonté obsessionnelle de quitter l’enfer de l’opposition, le Prd vit sous l’épée permanente de Sébastien Ajavon en opération conquête dans l’Ouémé. La razzia Ajavon est un danger qui oblige Houngbédji à rallier le Nouveau départ sous le parapluie d’un soutien aveugle. Choisir Talon ou s’exposer à une chute brutale. L’équation est simple pour la famille arc-en-ciel plongée dans la logique de rachat politique.
Pour le réformateur, le ressort Houngbédji ne doit pas être cassé. Le mariage a cette fois une senteur vitale, surtout qu’un Prd faible fera l’affaire du grand rival. Politiquement, Talon a besoin d’un équilibre de la terreur dans les bastions Prd pris d’assaut par le potentiel challenger des prochaines échéances. Même si l’option du mandat unique est le socle du Nouveau départ, le Président devrait assurer d’heureuses perspectives politiques à ses partisans.
Sur l’essentiel du patinage politique, l’attelage Talon-Houngbédji peut donner un coup de pouce aux réformes. Avec l’appui du président de l’Assemblée nationale, la rupture s’offre un atout précieux pour se concrétiser dans la République extirpée de l’illusion après l’échec de Lionel Zinsou et la fin du yayisme. Les ingrédients sont réunis pour la répétition des accolades Talon-Houngbédji et un cliché politique dans la foire du Nouveau départ.
On ne devrait pas s’étonner que le Prd avance tête baissée dans la rupture et que Talon ouvre grandement ses portes à l’armada arc-en-ciel. L’enjeu politique est évident. A court terme, les réformes exigent ce regain de sourire. A l’horizon se joue aussi le destin du Prd. Le partenariat en gestation n’est pas un produit de l’angélisme ni la proclamation innocente d’une improbable réconciliation.
On tombe de plain pied sur une évidence héritée de l’avènement du Nouveau départ de Talon, le rêve brisé de Houngbédji à la présidentielle et la montée en puissance d’un troisième larron dans le fief arc-en-ciel. Le Prd, après l’expérience fatale du soutien à Zinsou ne peut que rejoindre Talon devenu son allié naturel.



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