Tribibune verte : Sauvez les exutoires !

Fulbert ADJIMEHOSSOU 31 octobre 2019

Le mois d’octobre prend fin. Mais avant, il aura secoué les communes à risques d’inondations avec la crise des inondations. Et vous demandez à ce qu’on dire les leçons.
Une petite saison aux grands dégâts. Tout comme les autres communes à risques, les populations de Cotonou vivent le calvaire des inondations. La concentration des pluies sur quelques jours, la faible capacité du sol à aspirer la quantité d’eau tombée, puis le comblement des lits d’écoulements n’ont fait qu’accentuer la situation. Les lamentations viennent surtout de ceux qui ont élu domicile dans les zones inondables. En réalité, il est vrai qu’en raison de sa position par rapport au niveau de la mer, Cotonou ne peut échapper aussi facilement aux inondations. Cependant, ce n’est pas une raison pour croire à la fatalité. Il est temps de résoudre cette situation en éliminant certains facteurs de risques.
Parlant de facteurs à risques, vous dénoncez l’occupation des exutoires naturels. A qui la faute ?
Les bâtisses érigées sur les couloirs naturels d’écoulement, pour longtemps encore, feront obstacle aux eaux pluviales. . L’occupation des exutoires naturels de l’eau est un problème crucial qu’il est faut régler, à moins que l’Etat et les collectivités locales n’y voient pas d’enjeux pour l’assainissement du cadre de vie. Les usagers de la route Cotonou-Calavi ont été surpris ce mercredi de voir démolir les constructions érigées aux voisinages du Pont de Djonou. Il le faut pour permettre aux cours d’eaux de drainer les eaux. C’est d’ailleurs des zones qui ne devraient pas être occupées. Si on en est arrivé là, c’est qu’il y a eu des laisser aller à des niveaux donnés. Des occupants peuvent se permettre même de dire qu’ils ont été lotis à ces endroits. Quoiqu’on dise, quoique l’on fasse, il n’est point possible d’arriver à bout des inondations dans le Grand Nokoué sans faire le ménage au niveau des exutoires, des berges lagunaires et sans un minimum de rigueur pour mettre fin à l’incivisme.
Parlant d’incivisme, vous appelez à la responsabilité des citoyens. Pourquoi ?
Le curage des niveaux fait partie des actions indispensables pour limiter les dégâts des inondations et permettre que les rues ne soient pas submergées. Sauf que ces efforts seront vains si le mal n’est pas attaqué à la racine. Pour l’heure, la situation préoccupe peu. Du fait de l’incivisme des populations, les ouvrages d’assainissement continueront à recevoir chaque jour leur lot de déchets de toutes sortes. Dans tous les cas, la nature n’avertira pas autant. Il vaut mieux s’éveiller maintenant et identifier des solutions concrètes et durables. « Tant que vous ne commencez pas à vous concentrer sur ce qui doit être fait, plutôt que sur ce qui est politiquement possible, il n’y a aucun espoir », dira Greta Thunberg, un enfant qui porte la voix du monde.



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