tribune verte : Epouses vulnérables du climat !

Fulbert ADJIMEHOSSOU 15 mars 2018

Fleurs de la terre, épouses fidèles de la nature, les femmes sont les plus exposées au dérèglement climatique. Ce sont elles qui, en effet, reçoivent en premier, les boules de chaleur déversées du ciel du fait des changements climatiques. Ce sont encore elles qui subissent, de plein fouet, les épisodes de sécheresse intense et d’inondations dévastatrices, sur les terres arides ou semi-arides, dans les quais de pêche ou encore sur les chemins de l’eau. Même si chez nous au Bénin comme ailleurs dans la sous-région, la gent féminine est très peu associée aux débats et aux initiatives contre les changements climatiques, il urge de penser à elle, de l’associer, de la sensibiliser, de promouvoir ses initiatives à la base, pour atténuer sa vulnérabilité.
Ainsi, l’on se doit d’accorder une importance particulière à la gent féminine dans la recherche des solutions au réchauffement climatique. La célébration, le 8 mars dernier, de la journée internationale de la femme reste une occasion ultime, pour se rappeler ce devoir de protection vis-à-vis des couches vulnérables de notre planète. Sur les chemins de la construction d’un monde meilleur, les femmes, comme des abeilles, sont des artisans importants à même d’aider à l’adoption de bonnes habitudes.
Penser aux femmes vulnérables au changement climatique, c’est aider ces dernières à élever leurs voix pour se faire entendre. Puisque moins représentées dans les instances de prise de décisions et presque absentes lors des réunions nationales ou internationales sur les enjeux de développement durable, tout semble se faire en leur nom, sans que certaines réalités ne soient prises en compte. Mieux vaut penser à elles maintenant, afin de leur réduire les trajets pour s’approvisionner en eau ou en bois, d’amoindrir les conditions pénibles de travail du fait de la raréfaction des ressources naturelles. Il y va de la survie de l’humanité.
Sensibilisées et outillées, elles peuvent se battre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux impacts du dérèglement climatique. Notre réponse à la dégradation de l’environnement et au changement climatique ne peut pas être uniquement définie par la science et la politique, mais également par l’action sociale. Une pensée pour les plus pauvres et les plus vulnérables de la terre qui souffrent le plus des changements climatiques est impérative. Si, en politique, l’égalité des sexes n’est qu’une utopie, au nom de la protection de l’environnement, elle est nécessaire. L’homme et la femme doivent s’unir, interagir pour mieux protéger la biodiversité. Déforestation, genre et changements climatiques sont intimement liés. Les solutions face au dérèglement climatique existent, mais elles passent par les femmes.



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