Tribune verte : Un nouveau pacte d’incertitudes ?

La rédaction 29 juin 2017

Telle une feuille morte emportée par le vent, la planète se débat pour se préserver du pire face aux changements climatiques. Visiblement torpillé par le coup de massue de Donald Trump, l’Accord de Paris est à la quête d’un nouveau souffle, pour éviter que les ambitions ne se noient dans la vague des incertitudes. Et la baguette magique trouvée par Emmanuel Macron porte le nom de Pacte mondial pour l’environnement.
En réalité, Paris ne démord pas dans sa détermination à mener la croisade contre les émissions de gaz à effet de serre. Elle entend faire de ce traité un outil de promotion du droit à un environnement sain, à l’information sur le climat, à la participation du public, et à réparation s’il y a des dommages. Laurent Fabius et les autres « rédacteurs » de l’avant-projet souhaitent qu’il réussisse, là où le consensus trouvé à la Cop 21 n’a pu aboutir pour le moment.
Contrairement à l’Accord de Paris, le Pacte mondial pour l’environnement portera le sceau de l’Organisation des Nations-Unies. Mais cela ne suffit pas pour le dédouaner de l’appréhension qu’il ne soit qu’un machin de plus dans le lot des nombreux accords et conventions sur l’environnement. Ce qui manque à la planète, ce n’est pas des accords mais des dispositifs pour contraindre les parties à les respecter autant que les traités politiques, économiques et culturels.
La baguette magique de Macron pourra être invoquée contre les États devant des juridictions. Mais contre qui concrètement ? Les dispositions que contient le pacte ne sont pas aussi contraignantes comme l’ambitionnent les initiateurs. L’article 21 constitue l’une des brèches à la lassitude puisque, dit-on, le mécanisme de suivi fait d’un comité d’experts indépendants fonctionne de manière transparente, non accusatoire et non punitive. Il va falloir bien plus pour y arriver.
Puis, ne l’oublions pas. Le processus lent et complexe de l’adoption de ce traité par les Nations-Unies pourrait déteindre sur la légitimité de l’accord de Paris qui perdra de sa notoriété. Ceci, sans la garantie que les plus grands pollueurs ne le foulent aux pieds, après l’avoir évidemment déplumé. Il ne sera donc que le machin, craignent les plus sceptiques. Puis, on ira à la quête d’un nouvel accord, comme à nos habitudes.



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