Décès du Roi de Dassa : Un garant de la tradition s’en est allé

Félix AGOHOUNGO 16 janvier 2020

Mercredi 08 Janvier 2020, telle une traînée de poudre, la nouvelle est parvenue aux populations de la commune de Dassa, du Bénin, à l’humanité toute entière : le roi de Tré-Dassa est décédé à l’âge de 68 ans à Dassa. Laissant derrière lui 5 enfants, une veuve ainsi que des milliers de fans et plusieurs projets de revalorisation du patrimoine culturel pour sa localité Tré-Dassa.

Les populations de Dassa et les cadres de la promotion du roi de Tré-Dassa n’ont pu se remettre de la triste nouvelle, le mercredi dernier. La disparition du roi de Tré-Dassa laisse dans le cœur de tous les fans du défunt une grande douleur qu’il convient de conjurer à travers les hommages dignes de son talent. C’est l’avis que partagent les acteurs culturels qui ont su surmonter la douleur en confiant leur amertume. Léon Adjakpa à l’état civil, a rendu l’âme en début de matinée mercredi dernier des suites d’un court malaise. Un décès qui surprend plus d’un d’autant que le roi était apparemment pétillant de forme. Personne ne pouvait penser que ce garant de la tradition égrenait ces dernières heures sur terre. D’après les témoignages d’un de ses amis et compagnon de lutte en la personne de Paul Essè IKO, le combat que Léon Adjakpa a mené pour le développement du Bénin va au-delà de ses compétences. De son vivant, Léon Adjakpa s’est montré influent dans l’histoire socio politique du Bénin d’après nos sources d’informations. Léon Adjakpa est perçu par ses amis comme un homme très courageux caractérisé par sa liberté de langage, comme un défenseur des droits de l‘homme, un homme qui n’a pas peur pour ses opinions et prêt à dire aux autorités ce qu’il pense. C’est ce qui a causé son arrestation en 1979, alors qu’il était en 3ème année de sciences économiques à l’Université nationale du Bénin. Evadé de prison en 1984, il bénéficia ensuite de la loi d’amnistie d’août 1984 avant de finir sa carrière comme employé de la satom jusqu’en décembre 2014, année à laquelle il a été appelé à jouir de ses droits à la retraite. Il a été membre du PCB (parti communiste Bénin) depuis sa création en 1977. C’était un homme pétri de talent, dévoué et admiré par nombre de ses concitoyens, confie Paul Essè IKO. A la fois calme, effacé mais très dynamique, Léon Adjakpa incarnait aussi un modèle pour nombre de personnes d’ici et d’ailleurs. Il est le troisième qui a hérité du trône après les deux premiers rois. Il fut couronné le 22 avril 2018 sous le nom de règne de Baatré. Figure de proue, Léon Adjakpa l’a été pour sa génération, ses collègues et amis. Et le modèle de vie professionnelle qu’a été sa carrière est pour nous un réconfort, une consolation, en ce moment de grandes émotions où la terre a été refermée sur lui mercredi dernier. Vivement que nous tirions le meilleur parti de son exemple. Et que le Seigneur, dans sa divine miséricorde, fasse germer, par la semence de son corps tombée, en ta terre nourricière, de beaux fruits, d’autres Léons. Paix à son âme !



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