La Gaani à Djougou : Cette autre fierté corrompue trop tôt

Naguib ALAGBE 21 janvier 2014

Voilà ce qu’ils en ont fait. De notre Gaani, de la Gaani à Djougou. Et pourtant, l’esprit était très clair au départ. Il devrait s’agir de retrouvailles et de communion entre filles et fils de Djougou. Elle devrait être une plate-forme de mobilisation autour du développement de la ville. Mais que ne fut la déception de plus d’un de voir une telle initiative basculer dans du folklore, parce que fortement influencée par des politiciens à la limite ressuscités. Ce sont eux, ces politiciens du temps, que dis-je, ces ouvriers électoraux, éphémères et sortis de nulle part, qui, peu à peu, finiront par en faire un simple instrument de propagande à la solde du plus offrant. Triste sort que celui d’un événement culturel de cette ampleur. Plutôt que de réunir, la Gaani divise. On garde encore en souvenir, cette polémique à laquelle elle a donné lieu en 2011 quand elle est tombée, la veille des élections présidentielles. L’on avait enjoint alors, au propriétaire d’une maison jouxtant la place de la Gaani, d’enlever de son mur le poster d’un candidat de l’opposition, alors même que des tee-shirts confectionnés à l’occasion, étaient à l’effigie d’un autre candidat. Et c’est cela, ce qu’est devenue la Gaani, ou tout au moins la Gaani à Djougou. Il n’y a pas mille manières de le dire, la Gaani, notre Gaani, a été purement et simplement vendue. Quelle tristesse !



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